La faute au réchauffement climatique ? L'enchaînement des catastrophes naturelles a un coût élevé, de plus en plus élevé.
Des pertes économiques quatre fois plus importantes qu'il y a trente ans
C'est bien simple : les pertes dues à ces tornades, inondations, tempêtes, tremblements de terre et autres tsunamis ravageurs s'élèvent à environ 200 milliards de dollars par an depuis une décennie. C'est énorme ! C'est surtout quatre fois plus que dans les années 1980, selon un rapport publié hier par la Banque mondiale.
2011 fut l'année noire en matière de montant des dommages jamais recensés.
Sans parler du coût humain : ces trente dernières années, environ 2,5 millions de personnes ont été tuées dans des catastrophes naturelles.
Pourquoi le coût des destructions et des réparations qui s'ensuivent est-il de plus en plus élevé ? En raison de trois facteurs : l'augmentation de la population, le développement économique et l'urbanisation rapide. Or la Banque Mondiale s'attend à ce que le montant des dommages annuels triple d'ici 2100, même si aucun changement climatique n'est observé.
Plus d'un tiers des pauvres vivent dans des zones à risque
Si les soubresauts de la terre frappent indistinctement les pays riches et les pays pauvres, tous ne sont pas égaux face aux colères de la planète : plus d'un tiers des pauvres vivent dans des zones à risque, et les pays en voie de développement représentent plus de 70% des zones à risque de la planète. Et l'impact des catastrophes naturelles sur le PIB d'un pays est vingt fois plus élevé dans un pays en voie de développement que dans une nation industrialisée.
Comment améliorer dès lors la lutte contre les catastrophes naturelles qui, par définition, frappent sans prévenir ? La Banque Mondiale insiste sur l'efficacité des politiques de gestion du risque en la matière (« disaster risk management »). « Nous savons que nous pouvons –et que nous devons- faire beaucoup pour réduire l'impact des catastrophes naturelles » explique Rachel Kyte, la vice-présidente de l'institution, en charge des questions de développement durable.
A présent, deux-tiers de son budget est consacré à améliorer la prévention et la préparation d'un pays face à de tels drames. La Banque a déjà aidé 80 pays en ce sens. Avec succès. L'institution cite l'exemple d'un Etat de l'Inde. En 1999, il a été frappé par un cyclone de catégorie 5, faisant 10 000 morts et causant 4,5 milliards de dollars de dégâts. Quatorze ans plus tard, un autre cyclone de même intensité a frappé la même zone, cette fois mieux préparée à l'attaque : moins de 40 personnes sont décédées et les pertes économiques ne se sont élevées « qu'à » 700 millions de dollars.