Une catastrophe économique sans précédent

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Par Bill Bonner Publié le 26 mai 2020 à 5h08
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@shutter - © Economie Matin
42%42% des emplois supprimés ne seront jamais restaurés.

Charlatans et actions au sommet. Pendant ce temps, aux Etats-Unis…

La nécessité est peut-être mère de l’invention, mais c’est aussi le père indigne de l’intervention. Les autorités utilisent la « nécessité » pour se mêler de ce qui ne les regarde pas, contrôler, taxer et dépenser… sans fournir de soutien réel.

On dirait de dangereux charlatans… promettant de fantastiques élixirs qui feront pousser des cheveux sur une boule de billard… et aideront les nonagénaires à gambader et se trémousser comme des adolescents. Ensuite, lorsque l’état du patient empire, ces Diafoirus viennent avec des remèdes encore plus charlatanesques – imprimer 10 000 Mds$ de fausse monnaie, entre autres.

Oui, cher lecteur, bienvenue au centre de traitement des autorités, où ils prescrivent des chewing-gums à la javel pour l’économie. Lisez attentivement la notice… et mourez !

Le S&P est proche de ses sommets, comme si les investisseurs pouvaient s’attendre à une croissance des bénéfices et des dividendes dans les années qui viennent. Sauf que les bénéfices attendus chutent, ils ne grimpent pas.

Allez comprendre.

Ce que nous comprenons, en tout cas, c’est que les prix des actions reflètent tout autre chose : plus d’intervention. En d’autres termes, les spéculateurs boursiers savent que le bon docteur va s’occuper d’eux. Ils parient que plus la maladie empirera, plus il administrera de fausse monnaie – dont une bonne partie s’écoulera vers les marchés boursiers.

C’est ce que dit en substance Jerome Powell, président de la Réserve fédérale :

« [Nous allons] utiliser nos outils à leur maximum jusqu’à ce que la crise soit passée et que la reprise économique soit bien en route. »

Des jours sombres

Au passage, la « reprise » est encore loin – et tout le monde le sait. Nous savons que le barrage a cédé. Nous attendons désormais l’inondation.

Et on ne parle pas de perturbations banales et ordinaires. On parle de véritables cataractes sur le point de s’abattre sur l’économie réelle.

C’est du moins ce que prévoit la Réserve fédérale d’Atlanta. Elle fournit un « instantané » de l’économie US : il montre une chute du PIB de 42,8% en se basant sur les chiffres du deuxième trimestre.

CNBC rapporte les dernières projections de la Commission budgétaire du Congrès US (CBO) :

« Dans ses dernières projections, le CBO prévoit que le PIB sombre de 38% sur une base annualisée… »

La perte totale de PIB durant les trois années les plus sombres de la Grande dépression se montait à 28%.

Comme nous l’avons déjà dit, selon une étude, environ la moitié de toutes les PME américaines annoncent qu’elles pourraient devoir mettre la clé sous la porte d’ici six mois. Déjà, le Bureau américain de recherches économiques affirme que 100 000 petites et moyennes entreprises rendront l’âme. Et un quart des restaurants disent qu’ils ne rouvriront jamais.

Les chiffres du PIB US du deuxième trimestre tiennent compte de gigantesques déclins dans l’industrie et la vente au détail… sans oublier les loisirs et l’hôtellerie/restauration. Les premiers pourraient être divisés par deux avant la fin de la crise. Les deuxièmes – si l’on se base sur les ventes de billets d’avion et les réservations dans les restaurants – ont perdu jusqu’à 90% ou plus.

Mauvaises nouvelles

Il faut également regarder le chômage. Plus de 36 millions d’Américains ont déposé des demandes d’allocations chômage – le déluge de sans-emplois le plus intense de toute l’Histoire. Plus de deux fois le nombre de chômeurs durant la Grande dépression.

Quelques fous de statistiques – comme ceux de la Réserve fédérale de Chicago – annoncent jusqu’à 30% de chômeurs. Le site ShadowStats déclare que le chômage réel atteint jusqu’à 36%.

Les plus affectés par ce déferlement semblent être ceux qui y sont le moins bien préparés.

Les « travailleurs de la connaissance » peuvent continuer à assurer leurs fonctions, bien au sec chez eux sur leur ordinateur portable. Mais les plus bas salaires du secteur des services – dont de nombreux employés à temps partiel et autres personnes payées à la tâche – vont devoir enfiler des bottes en caoutchouc. Un rapport montre que parmi les ménages ayant un revenu annuel de 40 000 $ ou moins, le chômage atteint 40%.

Une autre étude démontre que 42% des emplois supprimés ne seront jamais restaurés.

Ce sont là de très mauvaises nouvelles…

… Et on peut compter sur les autorités pour empirer la situation.

Pour plus d'informations et de conseils de ce genre, c'est ici

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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