Les Académiciens ne l’aiment pas : la nouvelle carte nationale d’identité (CNI) française qui, depuis mars 2021, se présente en format bilingue avec une traduction en anglais directement intégrée au document. Si cela permet de facilité la compréhension des données qui y sont inscrites dès lors qu’on passe la frontière, pour l’Académie française c’est une hérésie. Et ils ont donc décidé de saisir la justice.
Sur la CNI, l’anglais ne passe pas
Le Figaro dévoile l’information : les Académiciens ont décidé de mener une action en justice contre la Carte nationale d’identité française (CNI), ou tout du moins, ils se préparent à le faire. En cause : la traduction d’éléments en anglais : le titre du document, les termes « nom », « prénoms », « sexe »… autant d’éléments qui sont utiles pour les autorités à l’étranger, et notamment dans l’Union européenne où la CNI vaut document d’identité.
Mais comme l’explique Le Figaro, pour les membres de l’Académie française, c’est « une absurdité ». Ils estiment même que la réforme, en vigueur depuis mars 2021, est contraire à l’article 2 de la Constitution française qui déclare « la langue de la République est le français ». Le français n’a, certes, pas été supprimé de la CNI, mais la présence de l’anglais, langue internationale par excellence, n’est guère appréciée.
L’Académie française contre l’Union européenne
Selon Le Figaro, les Académiciens ont donc envoyé des courriers au Premier ministre, Jean Castex, et au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour demander purement et simplement la suppression de ces mentions en langue étrangère et l’abrogation du décret qui les instaure. Ils ont donné deux mois au gouvernement pour s’exécuter, faute de quoi ils saisiront le Conseil d’État.
Mais le conflit risque d’aller plus loin : la France n’a pas décidé de son propre chef d’ajouter l’anglais sur la CNI. Elle n’a fait qu’appliquer un règlement européen de 2019 qui demande aux États-membres de l’Union européenne d’ajouter une deuxième langue, au minimum, issue d’un autre pays de l’UE… au niveau du titre du document.
Si seul le titre du document doit être traduit, la France, comme d’autres pays européens, a tout traduit… et l’Académie française n’est donc pas contente. Pour la première fois de son histoire, elle pourrait donc se retourner contre l'État français.