Carrefour ne manque pas d'ambition pour chasser sur les terres des géants américains comme Amazon et même Walmart. Alexandre Bompard, le PDG de l'enseigne de grande distribution, a annoncé un plan d'investissement stratégique dans le numérique.
3 milliards d'euros sur cinq ans : c'est l'annonce phare d'Alexandre Bompard, le patron de Carrefour depuis 2017, qui veut accélérer l'adaptation du groupe de grande distribution aux changements impulsés par le numérique. L'enseigne ne veut pas rater la révolution du secteur : contrairement au Drive sur lequel Carrefour a démarré avec un train de retard, l'entreprise a misé très tôt sur la livraison à domicile dont elle est aujourd'hui un des leaders européens. Grâce à ces livraisons, « nous allons conquérir 5 millions de clients supplémentaires d'ici à 2026 », veut croire le PDG du groupe dans une interview aux Échos.
Tout pour la livraison à domicile
Mais il ne s'agit pas de se reposer sur ses lauriers. C'est pourquoi Alexandre Bompard a dévoilé ce plan d'investissement dans le numérique, afin d'être présent dans le défi du « quick commerce », autrement dit aux livraisons très rapides de dix minutes et moins. À Paris, neuf acteurs se battent déjà sur ce créneau. À l'heure actuelle, Carrefour ne possède pas d'application mobile dédiée, en revanche l'enseigne est partenaire avec des acteurs clés comme Uber Eats qui livre en 30 minutes. « En douze mois, nous avons déjà généré avec Uber un chiffre d'affaires additionnel de 100 millions d'euros, ce qui prouve le potentiel de notre partenariat », décrit le patron de l'entreprise.
Revente de données
Autre secteur à investir, celui de la revente des données. Avec Carrefour Links, l'enseigne met en place une plateforme qui vend les informations de ses clients (dont 50 millions possèdent une carte fidélité). Alexandre Bompard n'y va pas par quatre chemins : « Carrefour Links nous positionne dans le sillon de Walmart et peut générer au moins 200 millions de résultat opérationnel en plus d'ici à 2026 ». Tout cela doit permettre à l'enseigne de concurrencer rien moins qu'Amazon : « Carrefour a des moyens, une stratégie et un positionnement omnicanal » que le géant du commerce en ligne ne possède pas. Le groupe français a désormais « une réponse stratégique et industrielle pour lui faire face ».