Le gouvernement a beau utilisé la méthode Coué et dire qu'il n'y a pas de pénurie de carburants en France, la situation reste très tendue. Malgré la libération par la force de deux dépôts de carburant, les raffineries restent à l'arrêt et le port du Havre est bloqué. L'Etat a donc été contraint de s'attaquer à ses réserves stratégiques de carburant, ce qui est rare.
La pénurie s'aggrave, l'Etat fait appel aux réserves stratégiques
Jean-Jacques Bourdin recevait, mercredi 25 mai 2016 au matin sur RMC, Francis Duseux, président de l'Union Français des Industries Pétrolières (UFIP). Il a clairement annoncé que l'Etat a commencé à faire appel aux réserves stratégiques de carburant, des réserves imposées par la loi et que le gouvernement ne peut débloquer qu'en cas d'extrême nécessité.
Il a déclaré que "depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement de raffinage, de déblocage de dépôts, on a, en collaboration avec les pouvoirs publics et sous l'entier contrôle de l'Etat, commencé à utiliser les stocks de réserve." Le début de l'utilisation date donc du lundi 23 mai 2016 mais le gouvernement n'a rien dit à ce sujet.
Presque 4 mois de réserves... et après ?
Les réserves stratégiques ne sont mobilisables que sur demande expresse de l'Etat mais restent limitées. S'il y a de la marge, les réserves font, selon M. Duseux, environ 115 jours de consommation, "chaque jour, on ponctionne l'équivalent d'un jour de consommation." Il reste donc 115 jours de carburant à la France.
Certes, il n'y a pas de quoi s'inquiéter : la grève ne devrait pas durer 4 mois même si le conflit s'enlise. Selon le président de l'UFIP, d'ailleurs, la situation est bien partie pour "durer" sans pour autant "empirer".
Appel au calme lancé vers les automobilistes
Le président de l'UFIP estime que, toutefois, cette pénurie est aussi le fiat des automobilistes qui ont été pris de panique. "Ces derniers jours la consommation d'essence est multipliée par trois voire cinq dans certaines zones" a-t-il déclaré aux micros de RMC.
De fait, ça provoque des problèmes d'approvisionnement renforcés par la grève dans le secteur des transports qui lutte également contre la Loi Travail. Francis Duseux se veut donc rassurant : s'il y a une crise, il reste encore de la marge à la France avant de se retrouver réellement sans aucun moyen de remplir ses réservoirs.