Carburant, le début du désastre et de la pénurie ou la fin de la grève ?

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Par Charles Sannat Modifié le 29 novembre 2022 à 9h22
Carburant Baisse Prix 18 Centimes 2
@shutter - © Economie Matin
29,4%Lundi 10 octobre 2022, 29,4% des stations-service de France avaient des problèmes de carburant.

Des millions de Français courent chaque jour pour essayer de faire le plein et trouver le carburant nécessaire pour aller travailler ou pour emmener les enfants à l’école par exemple.

J’étais hier l’invité d’Ecorama sur le sujet justement de cette grève et la question était de savoir si elle allait durer ou si nous arrivions plutôt à la fin ?

Il n’est pas facile du tout de répondre à cette question, car en réalité, si l’on y pense bien, tendanciellement avec la fin souhaitée des moteurs thermiques, avec la montée en puissance des voitures électriques et des mobilités dites douces (pour ne pas dire la mobilité du pauvre) comme le vélo ou la trottinette électrique, le besoin en carburants va structurellement diminuer. Je ne parle même pas des voitures à hydrogène ou même des ZFE ces zones à « faibles émissions » qui vont interdire de rouler à des millions de voitures.

Bref, il y aura besoin de moins en moins de carburants et il y aura donc besoin de moins en moins de raffineries. Et il va se passer pour les salariés de Total ou d’Exonn la même chose que pour les mineurs du nord. Fermetures et licenciements !

Il est donc probable que la Direction de TotalEnergie ne rentre pas dans une surenchère salariale, sans compter que ce serait donner un mauvais signal aux autres branches.

Bref, les négociations s’annoncent difficiles, et d’ailleurs Total vient de rendre publics les très généreux salaires perçus par ses ouvriers. En gros ? 5 000 euros par mois, de quoi rendre jaloux la très grande majorité des cadres parisiens qui se payent des logements hors de prix, un coût de la vie terrible, et des salaires pas franchement plus élevés ! Je ne jalouse pas les salaires des ouvriers de Total, je dis juste que la direction ayant rendu publics ses salaires objectivement généreux, il est peu probable que l’on pleure beaucoup dans les chaumières sur les « pauvres » de chez Total qui émargent à 5 000 balles quand le salaire moyen est France est de 2 340 euros par mois ! Sans compter que l’écrasante majorité des gens gagne moins de 2 000 euros en réalité.

Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement, pourrait préférer soit passer en force et réquisitionner les grévistes, car la réforme des retraites se profile et donc les conflits sociaux qui iront avec. Céder maintenant c’est alimenter la machine à grève.

Enfin, merdier pour merdier, nous ne sommes plus à ça près ! Il se peut également que dans l’esprit tortueux de ceux qui nous dirigent cette pénurie rampante, soit une bonne occasion pour « pousser » à la transition vers d’autres modes de déplacement. Rendez non pas impossible, mais difficile le fait de faire son plein, et naturellement, tous ceux qui peuvent faire autrement font autrement ! Covoiturage, système D, vélo électrique, ou tout simplement déplacements à pieds, c’est la difficulté qui pousse les gens à changer ou les force à changer pour être plus précis, car il n’y a ici rien de volontaire.

Alors, il est possible, et je ne dis pas certain, que ces pénuries de carburants, ne soient qu’un prélude, en réalité, à un futur ou dans tous les cas ces difficultés d’approvisionnement deviendront notre future normalité.

Je vous explique tout dans cette vidéo d’Ecorama.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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