Les capitaux ont fuit la Russie en 2014. Ce sont 151 milliards de dollars qui ont quitté le pays, un record en la matière qui explose le précédent de 2008 (133 milliards de dollars).
Des raisons conjoncturelles
Les causes de cette fuite sans précédent sont connues : baisse du prix du pétrole, consommation intérieure en berne, baisse des investissements des entreprises, sanctions occidentales suite à la crise ukrainienne… Pire encore : le quatrième trimestre a été un des plus importants en matière de capitaux en fuite, puisque durant ces seuls trois mois, ce sont 72,9 milliards qui ont quitté le pays. Et la crise du rouble n'a frappé le pays qu'à la mi-décembre. Il y a donc de fortes chances pour que 2015 signe un nouveau record…
Plus globalement, le recul du PIB russe devrait se hisser aux alentours de -5%, d'après le consensus de nombreux économistes, même si des variations importantes existent; ainsi, la Banque mondiale estime que la récession devrait se limiter à -2,9% « seulement ».
Des conditions très difficiles
Quoi qu'il en soit, le paysage économique russe n'est pas particulièrement beau à voir. La Banque centrale russe a dû voler au secours d'une trentaine d'établissements financiers du pays, menacés d'effondrement. Les particuliers qui ont contracté des prêts en dollars ou dans d'autres devises étrangères sont en grande difficulté, tout comme les entreprises et les consommateurs : les biens importés coûtent de plus en plus cher et la production locale est loin de compenser.
Deux facteurs pourraient toutefois améliorer un peu la situation de l'économie russe. Le premier est, paradoxalement, le prix du pétrole : un baril à 50$ s'échange aux alentours de 3000 roubles, contre 3500 roubles en juin dernier. La chute du rouble compense donc celle du prix du baril. Et la popularité de Vladimir Poutine reste incroyablement élevée : elle s'établit à 80% et continue de se maintenir tant que le président russe reste sur une ligne forte face aux occidentaux.