C'est la double peine, en quelque sorte, physique et financière. De nombreuses femmes, atteintes d'un cancer du sein par exemple, doivent faire face à une reconstruction mammaire et à des surcoûts très élevés, non pris en charge par la Sécurité sociale ni par leur mutuelle. C'est ce que révèle une étude publiée par la Ligue contre le cancer.
Pas toutes égales face au cancer
Actuellement en France, 1 femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie. Cela fait froid dans le dos, surtout quand on sait que la maladie entraîne des frais très importants, que les femmes les plus modestes ont beaucoup de mal à régler.
Pourquoi ? En théorie, 75% des frais sont pris en charge par la Sécurité sociale, la mutuelle (pour ceux qui en ont une) règle 15% et le patient ne s’acquitte que des 10% restants. Mais la réalité est toute autre : certains médecins et chirugiens pratiquent notamment des dépassements d'honoraires de plusieurs centaines ou milliers d'euros. Et la patiente n'a d'autres choix que de payer ce reste à charge, en somme, l'addition, aussi salée soit-elle !
Les femmes les plus modestes sont pénalisées
Or ce reste à charge fragilise "les femmes les plus modestes et leurs familles" et "creuse un peu plus les inégalités face au cancer", déplore la Ligue.
Le cancer du sein est le plus répandu des cancers parmi les femmes en France. Un tiers des femmes qui en sont atteintes doivent subir une ablation totale d'un sein, avant d’enchaîner chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie. Or plus d’un tiers (36%) de ces femmes ayant eu une ablation du sein déclarent des "frais supplémentaires" non remboursés, d’un montant de 456 euros en moyenne.
Une tendance telle que depuis quelques années, certains assureurs surfent sur le créneau en proposant des contrats spécialisés destinés aux femmes en bonne santé qui souhaitent se prémunir des coûts non-remboursés liés à un éventuel cancer.
Des surcoûts afin de responsabiliser le patient ?
Reste à savoir si le député PS Jean-Marie Le Guen, médecin de profession, dit vrai quand il assure qu’"en réalité, ce n’est pas le fruit du hasard si la santé coûte de plus en plus cher aux Français. Cela correspond à la pente cynique d’une politique de rationnement menée délibérément depuis des années. Les surcoûts introduits sont censés responsabiliser le patient".