Les femmes d’affaires gagnent du terrain au Cameroun

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Par Economie Matin Afrique Publié le 29 octobre 2012 à 8h10

Engagées dans le secteur informel ou dans des entreprises un peu plus structurées, les femmes camerounaises veulent davantage participer au développement si certains obstacles sont levés.

D’après une enquête de l‘Institut national de la Statistique (Ins), de manière générale, le taux d’activité des hommes (87,3%) est plus élevé au Cameroun que celui des femmes (82,4%). Si l’activité des femmes vient bien en arrière, elle a néanmoins progressée. Car en 2007, le taux d’activité des femmes (âgées de 15 à 65 ans) au sens du BIT au Cameroun était de 78,8%.

Aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus entreprenantes et dynamiques. Les associations de femmes chefs d’entreprises veulent s’imposer et participer au développement. Le Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac) vient en tête avec plus de 480 adhérentes. « Mais, nous avons environ 300 femmes actives qui payent leurs cotisations », précise Hélène Tioma, la directrice exécutive du Gfac. Elle se vante d’ailleurs du fait que les femmes aujourd’hui apportent beaucoup au développement économique du Cameroun. Mais le Gfac n’est pas seul. « Il n’y a pas plus de quatre associations de femmes chefs d’entreprises. La première c’est le Gfac, créé en 1985. Entretemps, il y a d’autres qui naissent et meurent », explique Hélène Tioma.

En retour, elles partagent leurs expériences, sont formées à des sujets précis et sont informées sur les opportunités d’investissement et les possibilités de voyage.

Initiatives

Parmi ces femmes, on peut citer Célestine Ketcha Courtès. Elle n’est pas seulement femme d’affaires. C’est également elle qui a été élue maire de la ville de Bangangté dan la région de l’Ouest. Elle a mis sur pied une poissonnerie Qween Fish Cameroon qui veut vite briser le quasi-monopole de Congelcam, le leader du marché de la distribution du poisson.

A coté de Célestine Ketcha, il y a Françoise Foning. Celle-ci est également maire à Douala. Avant de mettre sur pied le groupe qui porte son nom, elle commence en 1996 par un restaurant, le New Style. Ensuite, avec le succès du restaurant, elle achète des voitures qu’elle transforme en taxi.

Elle achète aussi à un Italien Anflo, une usine de fabrication de meubles. Se lance par la suite dans l’import-export.« J'ai créé une société qui s'appelait Socamac. Je faisais venir de l'huile d'arachide, des cuisses de poulet congelés et des gigots de bœuf, du riz, etc. », confie-t-elle à Les Afriques. Viendront par la suite une clinique (polyclinique de la Main noire), un collège (la Fraternité) et les bâtiments et les travaux publics.

A côté de ces initiatives, les femmes camerounaises s’illustrent davantage dans le secteur informel. D’après Henriette Françoise Nyindi, femme politique, « à peu près 08 femmes entrepreneurs sur 10 exercent dans le secteur informel et gagnent en moyenne deux fois moins que les hommes. Par ailleurs, les études montrent que les femmes interviennent assez peu dans la création d’emplois dans la mesure où seules 5% des femmes entrepreneurs utilisent une main d’œuvre salariée de plus de 10 personnes, pendant que 40% opèrent sans aucun personnel salarié (BIT, 2004) ».

D’après les résultats d’une enquête emploi secteur informel de 2005, environ 9 femmes sur 10 en âge de travailler participent au marché du travail et assurent la quasi-totalité de la production vivrière.

Hypothèque

L’on retrouve ces femmes dans le domaine de l’agroalimentaire, de la confection, du textile, de l’artisanat ou encore de la restauration. « L’examen du fonctionnement de ces secteurs d’activités met en évidence des problèmes liés notamment à l’accès difficile à l’offre de formation professionnelle, au manque de débouchés pour les productions, à l’accès particulièrement limité au crédit », observe Henriette Françoise Nyindi.

D’où l’appel du Gfac. « C’est vrai que le gouvernement appuie déjà l’entreprenariat féminin. Mais, nous souhaitons que l’Etat finance l’entreprenariat féminin. Nous souhaitons que l’Etat mettre en place un fonds de garantie ou encore des banques d’investissements. Car notre principal c’est l’obtention des financements. Notre plus gros problème c’est le financement de l’entreprenariat féminin. Les hypothèques, les femmes n’en ont pas. Or, les femmes sont les meilleures en matière de remboursement. Actuellement, les femmes ont des problèmes pour garantir leurs prêts dans les banques commerciales, car elles n’ont pas de titre foncier. Ce qui rend difficile l’obtention des prêts ».

Mais en plus des financements, « les femmes entrepreneurs (…) ne bénéficient pas de surcroît d’un accompagnement structuré, ce qui n’offre in fine que des moyens de subsistance pour une grande majorité des promotrices », note Henriette.

Du côté du gouvernement, l’on affirme que les femmes représentent environ 51 % de la population totale du Cameroun et sont 52 % dans la population pauvre. Il promet de s'employer à favoriser l'accès des femmes aux facteurs de production en vue d'améliorer leur productivité et de diminuer la pénibilité de leurs travaux et améliorer le cadre juridico-institutionnel des femmes.

C’est pourquoi l’Etat a mis sur pied en 2004 un ministère chargé de la Promotion de la femme. Avec pour objectifs, entre autres, la promotion de l'entreprenariat féminin et de l'auto emploi en milieu féminin ou encore l'amélioration de la circulation de l'information utile en milieu féminin.

Ayissi Le Beau

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La rédaction d'Economie Matin Afrique

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