Le tribunal de commerce de Lille a prononcé le 28 septembre la liquidation judiciaire de la marque Camaïeu. C’est 500 magasins et plus de 2.500 emplois qui sont supprimés. La fin de 38 ans d’histoire.
Une décision prévisible pour Camaïeu
« On était sûr à 99% mais il restait 1% d'espoir qu'il y aurait un plan de continuation. C'est quelque chose de s'en douter, c'est autre chose de le voir », raconte une vendeuse de la métropole lilloise. Le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de l'enseigne : « le tribunal convertit le redressement en liquidation judiciaire ». La marque a pourtant proposé un plan de continuation, mais les repreneurs potentiels sont peu nombreux. Camaïeu a plus de 250 millions d'euros de dettes, dont 70 millions sont les loyers impayés pendant la crise de covid. Cette période de crise n'a pas aidé l'enseigne à tenir la route, et une cyberattaque en juillet 2021 a encore plus enfoncé la situation. Seuls 14 millions ont été déposés, sur les 90 millions nécessaires pour tenir encore la route. L'actionnaire HPB a sollicité l'aide de l'État mais celui-ci s'est montré intransigeant, pour lui, la situation n'est pas régulière et hors de question d'apporter de l'aide.
Des milliers d'emplois supprimés
Il restait bien un espoir pour les milliers de salariés de Camaïeu : que le plan de continuation proposé par l'actionnaire HPB soit accepté par le tribunal. Seuls 500 emplois auraient été supprimés, mais désormais ce sont 2.500 salariés qui sont sur la touche. Grand choc pour l'enseigne créée en 1984 et qui allait fêter ses 40 ans en France. Les 514 magasins vont aussi fermer. Les salariés montrent leur désarroi : « c'est fini, samedi soir, on ferme ». Malgré les 40% de réduction annoncés, Camaïeu est contraint de stopper les commandes. C'est une page qui se tourne définitivement pour la marque.