Le CAC40 à 5 600 points, une chance inestimable

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Par Nicolas Chéron Modifié le 30 avril 2019 à 8h33
Benefices Cac40 Hausse 2017 2
@shutter - © Economie Matin

47%, 37%, 36%, 33%, 32%. Si ces performances étaient celles de gérants star sur 2 ou 3 ans, ces derniers seraient applaudis, or il n’en est rien. Il s’agit, respectivement, de la performance d’Airbus, Dassault, LVMH, Michelin et STMicroelectronics depuis le 1er janvier 2019. Les trois premiers titres de cette liste se sont même permis d’inscrire de nouveaux records historiques, tout comme l’ont fait les indices américains d’ailleurs. Voilà qui fait des heureux.

Personne ne s’attendait à un tel mouvement. Gérants, stratégistes, économistes, analystes techniques, traders, tous ont été surpris par la brutalité des mouvements haussiers en cours. Le rattrapage est historique, les marchés sont passés d’un excès de pessimisme à un optimisme exacerbé, les risques de récession sont semble-t-il écartés, la macroéconomie repart, du moins c’est ce qu’on essaie de nous faire croire. Et comme si cela ne suffisait pas, les banquiers centraux ont dévoilé le grand jeu avec des politiques de taux bas éternels et des promesses d’interventionnisme.

Aussi, pour une majorité d’investisseurs moyen et long terme qui n’avaient pas allégé et créé une poche de cash lorsque le CAC40 a atteint 5600 points en mai dernier, les fonds détenus et les PEA sont remontés sur leurs plus hauts, une chance. Pour les traders actions de court terme, les mois de mars et avril ont été propices à des rebonds par dizaines sur des titres tous secteurs confondus, puis le calme est revenu. La volatilité est au plus bas, les cours ne retracent guère, les opportunités se font moins nombreuses.

Loin de nous l’idée de nous faire l’avocat du diable, le but est une nouvelle fois de vous prévenir. Entre mai et septembre 2018 nous avions alerté des risques de chute indicielle, de la mise en place progressive d’une fin de cycle et de l’enclenchement de marchés baissiers en Europe. Un choc a eu lieu avant d’être annihilé mais la donne n’a pas changé pour autant. Nous voilà de nouveau sur des niveaux de valorisation, de surachat et de complaisance qui dépassent l’entendement, si tant est que l’on accepte le postulat d’une fin de cycle inéluctable et proche (dans les trimestres à venir).

Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous, d’un marché action qui matérialisait des risques de ralentissement économique prononcé lorsque le CAC40 était à 4600 points, nous sommes repassés en zone de confiance à la frontière de l’euphorie. La question d’un risque asymétrique se pose. Quid du ratio risque/gain actuel, lorsque l’indice est à 2/4% de résistances majeures avec des supports lointains. Le bon sens voudrait que la zone actuelle soit utilisée pour soit remonter ses stops soit prendre des gains et/ou couvrir son portefeuille, créer une poche de cash pour éventuellement se placer sur repli et ne pas subir une nouvelle fois un retracement comme en 2018.

Indice CAC40 en données mensuelles depuis 2010

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Source : ProRealTime au 25 Avril 2019

L’idée ici n’est pas d’anticiper un point haut de long terme ou le prochain choc, ce qui est impossible. Simplement nous insistons sur le fait que des replis pourraient avoir lieu sur une majorité de dossiers une fois que la jambe haussière en cours prendra fin. Plus la hausse sera linéaire, sans repli et conséquente, plus le retour de bâton pourrait se faire sentir. Il conviendra donc d’opérer avec prudence, parcimonie et stops de protection dans les semaines à venir afin de se prémunir d’une hausse de la volatilité qui peut se matérialiser à tout instant.

Dans les semaines à venir, Etats-Unis et Chine pourraient s’entendre sur un fameux « deal ». Quoique dubitatifs à ce sujet, nous nous gardons bien d’essayer d’anticiper la réaction des marchés à cette éventuelle annonce, après tant de semaines d’attentisme et d’espoir. Simplement, si l’euphorie l’emportait une fois de plus et que l’indice français devait inscrire des records au-dessus de ceux de 2018, nous y verrions l’accomplissement, la fin d’un mouvement, plutôt que le début d’une nouvelle histoire haussière. Nous surveillerions alors l’oblique haussière passant par les plus hauts de 2015 et 2018 et ce qu’il s’y passerait.

Plus d’informations sur www.binck.fr

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Nicolas Chéron est responsable de la recherche Marchés pour Binck.fr

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