L'avenir est aux transports électriques, plus personne n'en doute. Mais les motivations écologiques restent insuffisantes pour franchir le pas : l'électromobilité doit aussi trouver son business-model. Souhaitant disposer d'un parc 100 % électrique d'ici 10 ans, la RATP pourrait bien donner l'impulsion qui manquait au secteur. Mais pour bien faire, encore faudrait-il en faire profiter le secteur français des Greentech, seul susceptible d'amorcer une transition énergétique encore bien peu sensible.
Solutions économiquement viables
« La solution de l'électrique n'est plus un luxe d'écologiste convaincu, c'est devenu aussi un choix économique rationnel et pertinent », résume Christophe Gurtner, PDG de Forsee Power, intégrateur en systèmes de batteries. Les technologies sont connues et maitrisées pour une bonne partie. Reste à structurer la filière pour générer des effets de volume et ainsi réduire les coûts. Car en dehors des initiatives isolées, l'électromobilité en France est encore un vœu pieux, à mettre en parallèle d'une transition énergétique dont on ne sent pas vraiment la réalité. Le projet de la RATP et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), portant sur le remplacement de 4500 véhicules de transport public, pourrait être l'occasion d'un véritable démarrage.
Le STIF est bien conscient des réalités de la filière industrielle : « le changement complet du parc se fera dans des délais que nous souhaiterions plus rapides. Mais sachant que nous souhaitons favoriser des achats français, il faudra laisser le temps aux industriels français et franciliens de faire évoluer les produits qu'ils proposent », explique Christine Revault d'Allonnes Bonnefoy, conseillère régionale, Présidente de la Commission Investissements et suivi du contrat de Projet au STIF. Elle ajoute : « Pour les constructeurs, c'est à la fois une opportunité à saisir et une façon de parier sur l'avenir, de montrer à l'Europe et au reste du monde que nous avons les ressources pour être une nation leader en technologie environnementale. C'est aussi l'occasion, dans des secteurs R&D fragilisés par la crise, de renouer avec l'emploi et la croissance et de retrouver notre rôle de fer de lance en matière d'innovation écologique et de Greentech. »
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