"Croire que les Eurobonds résoudront la crise actuelle est une illusion". La phrase n'est pas spécialement envoyée pour François Hollande, mais elle ne doit pas réjouir le président français qui, lui, est favorable à la mutualisation des dettes des pays de la zone euro.
Dans un entretien accordé au Monde, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) s'est clairement positionnné contre les eurobonds tout en laissant une porte ouverte pour la discussion : "ce ne peut être que l'aboutissement d'un processus long, qui nécessite entre autres de changer la constitution dans plusieurs Etats, de modifier les traités, d'avoir davantage d'union budgétaire (...) On ne confie pas sa carte de crédit à quelqu'un si on n'a pas la possibilité de contrôler ses dépenses"
Le président de la Bundesbank, qui n'a jamais caché son opposition au programme de prêts de la BCE aux banques, s'en est également expliqué : "ces prêts ont permis de gagner du temps, mais ne résolvent pas les causes structurelles de la crise. C'est comme de la morphine : ils soulagent la douleur, mais ne guérissent pas la maladie. Ils peuvent même avoir des effets secondaires, comme retarder les ajustements par exemple du secteur bancaire."