Buffalo Grill ravit Courtepaille, au nez et à la barbe du Groupe Bertrand. Le tribunal de commerce d'Evry a choisi l'offre la plus ambitieuse pour relancer l'enseigne spécialisée dans les grillades au feu de bois.
Cet été, Courtepaille se plaçait en redressement judiciaire. L'enseigne n'a pas résisté à la crise sanitaire et aux mesures de confinement qui l'ont poussé à fermer tous ses restaurants. Un tiers d'entre eux ont toujours porte close, malgré la réouverture de l'économie. Courtepaille compte 4.000 salariés et collaborateurs, et est à la tête d'un réseau de 279 restaurants, souvent placés à des endroits intéressants. L'an dernier, l'entreprise réalisait 190 millions de chiffre d'affaires, mais elle ne cessait de perdre des clients et de l'argent. Un dossier intéressant sur le papier, ce qui explique pourquoi les repreneurs ont été assez nombreux à s'y intéresser : huit en tout ont déposé une offre auprès du tribunal de commerce d'Evry, dont Naxicap, Ange ou encore Butler Capital.
Buffalo Grill préféré au Groupe Bertrand
Le tribunal a fait le tri et deux offres sont ressorties : celle du boulimique Groupe Bertrand, dont la spécialité est de reprendre une enseigne pour la relancer (Burger King, Hippopotamus, Quick ou encore le groupe Flo), et une autre de Buffalo Grill. Ce dernier a essuyé des difficultés durant la crise sanitaire, à tel point que le fonds britannique TDR en a repris les créances cet été. Buffalo Grill a aussi bénéficié d'un prêt garanti par l'État de 65 millions d'euros pour traverser la tempête économique. Les deux offres proposaient 100 millions d'euros pour relancer Courtepaille, ainsi que des mesures sociales équivalentes.
100 millions pour rénover Courtepaille
Le Groupe Bertrand proposait aux créanciers de Courtepaille 10,5 millions d'euros, contre 17 millions pour Buffalo Grill. C'est donc ce dernier qui a obtenu gain de cause : il reprend 237 restaurants Courtepaille (dont les 92 franchisés) et investira 80 millions dans la rénovation et la mise à niveau informatique, ainsi que 20 millions dans la relance de la marque auprès des consommateurs. Le repreneur va également rouvrir l'ensemble des restaurants de l'enseigne. À moyen terme, l'ambition est de se transformer en acteur de poids dans la restauration multimarques en France.