Face à la volonté de l'Union européenne de conditionner la répartition des fonds en fonction du respect du principe de l'État de droit, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a officialisé sa menace d'opposer le veto de la Hongrie au budget de l'UE, ainsi qu'au plan de relance.
La menace du veto hongrois officialisée
Selon une source européenne relayée par le Figaro, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, aurait officialisé par voie de courrier, sa volonté d'opposer au budget de l'Union européenne et du plan de relance le veto de la Hongrie. Une menace qui sera mise à exécution si le projet de conditionner les fonds au respect de l'État de droit est maintenu. L'existence de ce courrier a été révélée dimanche 8 novembre 2020, par le média hongrois Mandiner.hu.
Ainsi, dans un courrier envoyé au gouvernement allemand actuellement à la tête de la présidence tournante de l'Union européenne, à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et à Charles Michel, président du Conseil européen, Viktor Orban aurait déclaré « Bien que la Hongrie soit engagée en faveur de la coopération, à la vue des derniers développements, elle ne peut pas fournir l'unanimité requise pour le paquet adopté en juillet ».
Un projet qui ne correspond pas à celui débattu en juillet 2020
Le système de conditionnement des fonds au respect de l'État de droit, avait suscité la colère immédiate des gouvernements polonais et hongrois directement visés par le projet et accusés par Bruxelles d'avoir adopté des lois allant à l'encontre de l'indépendance de la justice. Ainsi, dans son courrier, Viktor Orban dénonce un « mécanisme de sanction proposé (...) fondé sur des définitions légales vagues » pouvant provoquer « des occasions d'abus politiques ».
Le budget de l'Union européenne 2021-2027, avait été fixé en juillet à l'issue d'une longue et houleuse discussion entre les 27 États membres, cependant, l'ajout de cette obligation de respect de l'État de droit n'en faisait pas partie intégrante, ainsi Viktor Orban estime : « qu'il ne peut donner son accord au compromis sur la conditionnalité car cela ne correspond pas au paquet conclu en juillet ».