Les programmes des candidats à la Présidence intègrent tous une place pour le sport. Mais, crise oblige, à côté des vieilles thématiques qui font recette, les candidats ont botté en touche s’agissant du sport. Pourtant, le sport en France c’est 15 millions de licenciés, 2 millions de bénévoles[1] et une myriade de fédérations et associations. C’est aussi un levier d’action intéressant (et sous-évalué !) pour aborder de nombreux enjeux sociétaux (santé, emploi, économie). C’est enfin un vecteur de rayonnement international (la France est la 5e puissance mondiale en termes de résultats sportifs). Alors, appelons le futur président à s’engager pour la définition d’une vraie politique sportive !
Le sport peine à faire partie de notre culture. Les politiques sportives sont un angle mort des politiques publiques. Pas étonnant lorsque l’on sait que seuls 0,15 % du budget de l’Etat sont consacrés au sport (contre 3 % selon les souhaits de Nicolas Sarkozy en 2007). L’adoption d’un budget propre et plus conséquent nous semble donc primordiale pour mener une politique sportive ambitieuse et cohérente. Dans cette optique, le maintien d’un ministère des sports de plein exercice est indispensable.
Pour donner aux fédérations les moyens de leurs ambitions, le sport doit être doté d’un véritable plan stratégique, pour le prochain quinquennat et au-delà. Afin de faire de l’activité physique un élément de notre culture, l’accès au sport pour tous est fondamental. Pour cela, il est nécessaire de développer les infrastructures, de les rendre plus accessibles et de densifier le maillage territorial.
Cette prise de conscience de l’importance du sport doit se faire dès le plus jeune âge. Si le sport d’élite est fondamental et constitue un moteur pour redonner le moral aux Français, le sport de masse ne doit pas être délaissé. L’école est un lieu formidable pour cela. Malheureusement, les heures consacrées à l’activité physique à l’école sont en diminution. Le défi à la portée des candidats est de redonner une résonnance au sport scolaire, afin de le considérer enfin comme une discipline à part entière.
Enfin, le sport est un outil majeur de santé publique. Il peut guérir les maux de notre société, être un véritable médicament. Notamment pour anticiper un des fléaux de notre siècle : l’obésité. L’activité physique réduit de 25 % les risques de maladies liés à l’inactivité (stress, dépression)[2]. Pourtant, 34 % des Français ne pratiquent aucune activité physique régulière[3].
Pour ces raisons et tant d’autres identifiées par Sport et Citoyenneté[4], le sport doit aujourd’hui bénéficier d’une politique forte et cohérente.
[4] Voir « Position de Sport et Citoyenneté relative aux enjeux majeurs pour l’avenir du sport français », https://sportetcitoyennete.com/positions_presidentielles_avril2012.htm
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