On vient d’appendre que le budget de la Défense serait amputé de 850 millions €, soit 20% des efforts budgétaires de l’année. Pourtant, le candidat Macron avait promis un budget de la Défense équivalent à 2% du PIB à l’horizon 2025. Bercy, grand ennemi de la défense de la Nation?
Il est vrai que la France est simplement en guerre, même si les planqués de Bercy ne le voient pas. Entre les interventions au Mali et en Syrie, jointes à la surveillance du territoire dans le cadre de l’état d’urgence, nos militaires ne chôment pas. Pourtant, alors que les alarmes sur les tensions budgétaires se sont multipliées ces derniers mois, Bercy vient d’imposer à Florence Parly, ministre des Armées, un arbitrage suicidaire: 850 millions d’économies. La Défense serait la première contributrice à l’effort budgétaire cette année.
Pendant ce temps, on attend de connaître l’effort que Bercy consent sur ses propres moyens. Bercy qui ne participe pas à l’effort de Défense, bien entendu.
Faut-il supprimer Bercy?
Question, donc: Bercy joue-t-elle le rôle de la cinquième colonne, abaissant systématiquement les moyens de la Défense pour affaiblir le pays dans la perspective d’un conflit? Au vu des arbitrages rendus depuis plusieurs années, la question mérite d’être posée.
On le voit bien, la logique à l’oeuvre à Bercy consiste à faire porter par la Défense l’essentiel de l’effort budgétaire, comme si l’armée ne servait à rien. Dans l’esprit bercyen moyen, l’enjeu, ce sont les transferts sociaux, l’emploi des fonctionnaires, les interventions dans une série de domaines obscurs. En revanche, la Défense, c’est obsolète.
Bercy victime du mainstream mondialiste?
Derrière ces arbitrages malheureux, se pose la question du mondialisme béat de la technostructure française. Aux yeux des hauts fonctionnaires de Bercy, la France est une idée dépassée, et la puissance française un souvenir moisi à jeter aux oubliettes. Rien ne remplacera jamais, dans cette doctrine, les bienfaits de l’État-Providence. La puissance américaine est supposée pourvoir au reste.
Combien de hauts fonctionnaires ne sont-ils pas convaincus aujourd’hui que le format parfait pour la France consiste à se débarrasser de nos possessions ultramarines (Corse comprise), à se concentrer sur la prise en charge de la pauvreté (pour l’accroître subrepticement, bien entendu), et à beugler des credos mondialistes? Cette idée-là est majoritaire, et laisse peu de place à la Défense.
D’ailleurs, la ministre des Armées, Florence Parly, ancienne secrétaire d’État au Budget, est aujourd’hui ministre des Armées pour accomplir cette mission toute collaborationniste. Le choix n’était donc pas symbolique.
Une question se pose: le relèvement du pays peut-il avoir lieu avec Bercy?
On en doute. Le renouvellement commence probablement par la remise au norme de cette pépinière qui n’aime pas l’esprit patriotique.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog