Dans un entretien accordé au journal Les Echos le 7 août 2022, Gabriel Attal, devenu ministre des Comptes Publics depuis le remaniement post-législatives, dévoile quels seront les ministères qui toucheront une grosse rallonge de leur budget. Et le ministre de rassurer : les crédits resteront stables par rapport à 2022. Mais qui seront les perdants dans l’histoire ?
Travail, Éducation, Solidarités : plus de 10 milliards de hausse des crédits
Gabriel Attal l’annonce, bien que la loi de Finances pour 2023 n’ait pas encore été votée et que la majorité présidentielle n’est plus que relative : trois grands ministères recevront une forte rallonge dans leur budget. Ce sont les trois « blocs prioritaires », les trois « moteurs essentiels du quinquennat », souligne-t-il dans Les Echos.
« Les crédits du premier bloc concernant l’Éducation, le Travail et les Solidarités progresseront de 12,5 milliards d'euros, soit une hausse inédite de 11,4% », annonce le ministre. Le gouvernement veut d’ailleurs mettre l’accent sur l’emploi avec, pour ce seul ministère, une hausse de 6,4 milliards d’euros. L’exécutif cible toujours le plein emploi à la fin du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, objectif de plus en plus remis en doute à cause de la crise et d’une hausse anticipée du chômage en France.
Budget 2023 : d’autres ministères auront plus de crédits
Mais ce n’est pas tout : en 2023, selon les projets du gouvernement, « les budgets de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères augmenteront globalement de 6,1 milliards ». Le bloc régalien ne sera donc pas oublié, explique aux Echos Gabriel Attal. En particulier, les promesses sur le front de la sécurité, nécessaire pour conserver les voix de la droite et l’extrême-droite, restent d’actualité.
« Une hausse très importante que nous assumons afin de tenir notamment l'engagement d'un relèvement de 3 milliards des crédits des Armées en 2023, mais aussi les objectifs du Beauvau de la sécurité, qui prévoit le doublement de la présence des forces de l'ordre sur le terrain d'ici à 2030 ».
S’il y a des gagnants, il y a des perdants, à crédits égaux
Mais ce que ne dévoile pas Gabriel Attal dans son entretien, ce sont les économies à venir. Le ministre précise en effet que « les crédits du budget de l’État s'élèveront à 339 milliards d'euros en 2023, soit une quasi-stabilité en valeur par rapport au niveau post-loi de finances rectificative, et une diminution de 2,5% en volume ». Il indique aux Echos une baisse des dépenses publiques de 0,3%.
Or, pour tenir cet objectif de quasi-stabilité, le gouvernement n’aura pas d’autres choix que de faire des perdants. Certains ministères devraient donc voir leur budget être réduit… mais Gabriel Attal ne dit pas lesquels. Seule piste évoquée : la réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage.