Budget 2015 : Le réajustement pour calmer Bruxelles est un échec pour 6 Français sur 10

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Par Nicolas Boudot Publié le 3 novembre 2014 à 4h32

Suite à l'ajustement de son déficit budgétaire de 3,6 milliards d'euros, la commission européenne estime que le budget français respecte les règles européennes. Diriez-vous que c'est un succès pour le gouvernement ?

Non : 64 %
Oui : 35 %
NSP : 1%

Suite à l'ajustement de son déficit budgétaire de 3,6 milliards d'euros, la commission européenne estime que le budget français respecte les règles européennes. Seuls 35% des Français interrogés estiment qu'il s'agit d'un succès pour le gouvernement.

64% des Français considèrent a fortiori que cet ajustement du déficit budgétaire est un échec pour la politique budgétaire du gouvernement. Cela symbolise une faiblesse politique plus globale.
C'est une communication « perdant-perdant » dans la mesure où le gouvernement n'a pas réussi à capitaliser sur une « bonne nouvelle » : le budget français respecte les règles européennes. De plus, les Français ont anticipé les problématiques sous-jacentes de cet ajustement :

• probable augmentation des impôts et des taxes ;
potentielle baisse des dépenses publiques, donc possible atteinte des prestations sociales.

Le gouvernement a mal scénarisé l'approbation par Bruxelles de son budget pour 2015. La « bonne nouvelle » s'est vite confrontée à la réalité. Les Français n'ont retenu que les conditions : 3,6 milliards d'euros d'économie en plus, c'est-à-dire 3,6 milliards d'euros d'impôts et de taxes en plus ou 3,6 milliards d'euros de prestations sociales en moins.

Face aux contestations de certains projets d'infrastructures, comme le barrage de Sivens ou l'aéroport Notre Dame des Landes, faut-il privilégier... ?

Les enjeux écologiques : 53 %
Les enjeux économiques : 45 %
NSP : 2 %

Face aux contestations de certains projets d'infrastructures, comme le barrage de Sivens ou l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, 53% des Français considèrent qu'il faut privilégier les enjeux écologiques aux enjeux économiques.

La mort du jeune Rémi Fraisse, lors de la manifestation contre l'édification du barrage de Sivens, est une tragédie. Elle a naturellement entraîné une émotion qui peut avoir partiellement influencé les résultats du sondage. Elle a surtout ravivé le débat entre écologie et économie.

Les grands projets de constructions d'infrastructures sont la marque d'un progrès. Pour exemple, le projet du barrage de Sivens a pour but d'améliorer le quotidien des agriculteurs. Pourtant, ces projets d'envergures accouchent souvent dans la douleur.

Dans ce sondage, une majorité des Français interrogés considère que les enjeux écologiques doivent primer sur les enjeux économiques. Cela symbolise un attachement des Français au capital écologique, mais aussi une pédagogie ratée de la part de ceux qui peuvent en tirer un bienfait ou atout.

Il s'agit ici d'une bataille de communication qui, en devenant une bataille « physique » entre les forces de l'ordre et les manifestants, cristallise autour d'elle, de nouveau, les différences de sensibilité au sein de la gauche. D'un côté, le gouvernement, de l'autre, l'ultragauche et les écologistes.

En communication, ces résultats ne vont pas aider le gouvernement à retrouver le chemin de la popularité. « Sivens » ou « Notre-Dame-des-Landes » sont devenus les noms d'une opposition idéologique entre l'écologie et l'économie. Rappelons que l'écologie est étymologiquement, « la science de la maison » lorsque l'économie définit « la loi de la maison ». Loin de s'opposer, ces deux notions sont compatibles dans une économie de marché puisqu'elles sont complémentaires.

Le gouvernement semble avoir perdu cette bataille, alors qu'il avait toutes les cartes en main pour la gagner avec le soutien des Verts dont il bénéficiait en début de mandat. Il a été fragilisé par son aile gauche. Les partisans de la décroissance et de l'altermondialisme ont ici gagné du terrain et les écologistes ont, sur la question des infrastructures, fermement pris leur distance avec le gouvernement.

Pour l'emporter dans le futur sur ces questions, le gouvernement devra impérativement refuser d'opposer les notions d'écologie et d'économie.

Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay pour La « Question de l'Éco » du 30 octobre 2014

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