Les discussions concernant le Brexit n'ont pas encore formellement commencé, le Royaume-Uni ne devrait invoquer l'article 50 du traité de Lisbonne qu'en mars 2017, que le ton monte. Les enjeux sont complexes et Londres craint un divorce houleux avec l'Union Européenne qui a déjà annoncé qu'elle ne ferait pas de cadeaux.
Passeport ou pas passeport pour les banques britanniques ?
Parmi les questions dont la réponse jouera un rôle majeur pour l'avenir du Royaume-Uni une fois sorti de l'Union Européenne il y a celle des passeports pour les banques. Actuellement, en tant qu'entreprises d'un pays membre de l'Union Européenne, les banques britanniques ont des avantages et peuvent travailler partout en Europe. Le Brexit pourrait changer la donne.
Le Sunday Times révèle dimanche 23 octobre 2016 que ce passeport, précieux sésame, inquiète les autorités britanniques : si les banques le perdent et que des frais de douanes sont mis en place, ce pourrait être le début d'une crise majeure pour la City. De nombreuses entreprises du secteur bancaire pourraient déserter le pays de Sa Majesté pour se déplacer en Irlande ou en France (ou ailleurs en Europe). Theresa May, Première ministre britannique, veut à tout prix l'éviter.
Si l'Europe bloque les banques le Royaume-Uni baissera l'IS
Selon le Sunday Times l'équipe de Theresa May a déjà la réponse à toute tentative de l'Union Européenne de mettre les bâtons dans les roues des entreprises britanniques. Le gouvernement pourrait jouer sur le taux de l'impôt sur les sociétés.
Actuellement de 20 %, soit près de 13 % inférieur au taux français, il n'est pas le plus bas de l'Union Européenne. L'Irlande impose les entreprises à 12,5 % ce qui ne manque pas d'être régulièrement critiqué. Le Royaume-Uni pourrait faire mieux.
"S'ils disent non au passeport et instaurent des droits de douane élevés, alors on peut ramener l'impôt sur les sociétés à 10 %" aurait déclaré une source proche du dossier au Sunday Times. Un IS à 10 %, voilà qui pourrait convaincre les entreprises à rester... et même convaincre quelques entreprises européennes à s'installer en dehors de l'Union.