Arnaud Montebourg, qui ne veut rien d'autre que le retour à trois opérateurs en France, ne devrait pas tarder à être satisfait. Les discussions dans l'ombre se poursuivent entre le acteurs, et aucun scénario n'est écarté. Le dernier en date est surprenant : Orange aurait de sérieuses vues sur Bouygues.
L'acquisition par Altice/Numericable de SFR met Bouygues Telecom en danger. L'opérateur est le plus fragile du secteur, face à l'historique Orange, le mastodonte qu'est devenu SFR, et la navette rapide qu'est Free Mobile. Suite à son échec pour l'achat de l'opérateur au carré route, Martin Bouygues s'est donc mis en quête d'une solution alternative.
La consolidation en route
Et les discussions vont bon train. Martin Bouygues s'est entretenu à plusieurs reprises avec Stéphane Richard, le PDG d'Orange, sur l'opportunité de rachat pur et simple de Bouygues Telecom. L'ancien monopole pourrait mettre sur la place un minimum de 6 milliards d'euros, tandis que Bouygues et JCDecaux, principaux actionnaires de Bouygues Telecom, rentreraient au capital d'Orange (dans des volumes inférieurs à celui de l'État).
Ces négociations en coulisse ont été confirmées aussi bien par Orange que par Bouygues, toutefois la prudence est de mise et on se garde bien d'évoquer une acquisition prochaine. Car Free est aussi sur les rangs… mais Xavier Niel n'offrirait à Martin Bouygues que 5 milliards, alors qu'il en réclame au minimum 8.
L'État joue la marieuse
Si côté gouvernemental, on accueille très favorablement une consolidation sur le marché des télécoms (au risque de voir les prix repartir à la hausse faute de concurrence), Bruxelles pourrait bien tiquer : il faudra non seulement revendre une partie du réseau à Free, mais aussi laisser filer un important volume d'abonnés afin d'éviter que le jeu ne soit par trop déséquilibré. C'est pourquoi Orange a un plan B : la mutualisation de son réseau avec celui de Bouygues. À condition, évidemment, que ce dernier puisse dénoncer la mutualisation de son réseau avec celui de… SFR.