Le marché conserve des capacités de rebond qui doivent remplir d’aise les permabulls : quelle déculottée pour les baissiers depuis le test des 3 900 !
Un rebond de 10% quasi linéaire pour le CAC 40… de 9% pour l’EuroStoxx 50… de 8% pour le Nasdaq… et de 6,5% pour le Dow Jones. Dans tous les cas, c’est suffisant pour faire lâcher prise aux vendeurs. Mais ce n’est que l’aspect technique du mouvement. Le plus important, c’est l’aspect psychologique ! Qu’est-ce qui va mieux depuis le rebond amorcé le 11 février, après 15% de repli par rapport au 1er janvier ? « Rien » est la bonne réponse… mais elle n’est pas suffisante.
Signaux d’alerte?
La réalité, c’est que les voyants macroéconomiques sont encore plus rouges que mi-février 😕
– l’OCDE a révisé la croissance mondiale 2016 de 0,5% à la baisse, tout comme celle des Etats-Unis. Parallèlement, les stocks de pétrole ont continué de gonfler malgré les récentes intempéries ;
– le désordre monétaire s’est exacerbé en Asie. L’envolée de 8% du yen face au dollar a pris tous les vendeurs par surprise, ce mouvement s’étant enclenché après que la Banque du Japon eut adopté la stratégie des taux négatifs ;
– la menace de Brexit, qui apparaissait encore lointaine il y a 10 jours, vient de grimper brusquement. Il faut désormais compter avec le basculement du très médiatique — et ambitieux — maire de Londres Boris Johnson en faveur de l’émancipation du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union européenne ;
– la Grèce, submergée par un flot ininterrompu de migrants qui déferlent chaque jour sur les îles les plus proches des côtes turques, est au bord de l’explosion budgétaire et sociale. Une nouvelle restructuration de la dette se profile… mais pas question d’avouer que le dernier plan de soutien (débloqué au coup par coup, et sous réserve de la mise en oeuvre d’une cure d’austérité drastique) est un échec et qu’aucune des hypothèses de redressement de l’économie grecque ne se matérialise.?La Bourse d’Athènes vient pourtant de repasser de 420 à 500 points en six séances (à cheval sur un week-end de mobilisation massive de Grecs qui rejettent l’Europe et le FMI).
Le message est clair : tout va plus mal… mais les sherpas qui agissent de concert avec les Banques centrales peuvent toujours tirer sur la grosse ficelle des mauvaises nouvelles qui se transforment en bonnes nouvelles. Il y a aussi les banques fortement soupçonnées d’être en situation de faillite mais qui rachètent leurs propres émissions obligataires pour donner le change et mettre temporairement en difficulté les vendeurs à découvert.
Le bluff fonctionne encore… mais de plus en plus brièvement. Cinq semaines de répit de fin septembre à début novembre, 15 jours fin décembre, 10 jours fin janvier… et maintenant six séances du 12 au 19 février. La grande nouveauté, c’est que les rumeurs de gros problèmes pouvant surgir du secteur financier commencent à se répandre au-delà des salles de marché… au-delà des rédactions de la presse économique qui édulcorent comme elles peuvent les menaces imminentes… et jusque dans les hémicycles des deux assemblées.
Si même les politiques s’inquiètent…?
Députés comme sénateurs commencent à prendre la température auprès de sources dont l’interprétation de la situation et le langage ne sont pas formatés par des directeurs de la communication (qui méritent le plus souvent le titre de chefs de la cellule de désinformation). Certains de nos élus n’ont pas envie qu’on leur refasse le coup du « on n’a rien vu venir ». Le seul fait que les communicants mentionnés au paragraphe précédent martèlent à l’envi que la situation n’a rien à voir avec la crise des subprime (ce qui peut se démontrer aisément) prouve qu’ils pratiquent la stratégie de la diversion et du mensonge par omission.
Non, il n’y a pas de tempête de neige à l’horizon, il fait trop doux cet hiver. Et puis les nuages n’ont pas la forme ni la couleur grise annonciatrices d’intempéries dignes des régions polaires. En effet, les météorologues boursiers ont raison d’affirmer que nous n’aurons pas de neige… car quelque chose de bien plus terrible se prépare. C’est le fruit d’un dérèglement climatique sans précédent connu, avec des températures supérieures de 3 degrés à 5 degrés aux normales saisonnières ; l’accumulation historique d’énergie thermique dans les océans peut déclencher des ouragans d’une violence insoupçonnée et des inondations à côté desquelles quelques congères en plaines et un risque d’avalanche en montagne ne constituent qu’un danger très anodin.
Inutile de sortir la pelle à neige : il vaut mieux se préparer à une évacuation en Zodiac.
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