S’il n’aura pas fait beaucoup campagne pour le premier tour de la Présidentielle 2022, Emmanuel Macron semble mettre les bouchées doubles pour le deuxième tour. Opposé à Marine Le Pen, il ne semble pas avoir la certitude de remporter l’élection lors du scrutin du 24 avril 2022. Il multiplie donc les annonces, notamment concernant le pouvoir d’achat.
Bouclier tarifaire sur l’énergie : vers une prolongation ?
Parmi les mesures que le gouvernement a prises pour réduire les effets de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des ménages, le bouclier tarifaire est la plus emblématique. Depuis octobre 2021, le prix du gaz est gelé ; en février 2022, l’augmentation du prix de l’électricité a été plafonnée à 4% ; et depuis le 1er avril 2022 (jusqu’au 31 juillet 2022), une baisse de 15 centimes HT (18 centimes TTC) sur le prix à la pompe des carburants a été mise en place.
Mais ces mesures ont une durée limitée, ce qui fait craindre le pire aux ménages et aux industriels : le rattrapage, attendu, sur les prix pourrait fortement faire baisser la consommation et peser lourdement sur la reprise économique française, qui souffre par ailleurs de la guerre en Ukraine et de la pandémie de Covid-19 qui se poursuit.
Invité de BFMTV lundi 11 avril 2022, Emmanuel Macron a donc laissé entendre que le bouclier tarifaire pourrait être prolongé. Mais le coût, pour l’État, en serait fortement augmenté.
Plusieurs dizaines de milliards d’euros : le coût du bouclier tarifaire
Le prix du gaz est censé être gelé jusqu’en juin 2022, tandis que le prix de l’électricité plafonné jusqu’en août 2022. Des mesures qui ont déjà coûté beaucoup plus cher que prévu.
Pour le prix du gaz, le gouvernement s’attendait à une facture de 1,2 milliard d’euros, mais celle-ci a explosé avec la hausse des prix sur les marchés liée à la guerre en Ukraine. Pour l’électricité, ce sont 8 milliards d’euros qui ont été budgétisés, pour un bouclier tarifaire qui se termine le 31 juillet 2022.
Maintenir les deux mesures ferait exploser d’autant plus la facture, à laquelle s’ajoute celle de la « ristourne » sur les carburants ou encore l’indemnité inflation et le chèque énergie exceptionnel. Selon les estimations de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, l’ensemble des mesures a coûté au gouvernement 26 milliards d’euros à la mi-mars 2022.
La facture finale de 2022, en cas de prolongation des mesures, ne pourrait donc n’être que supérieure. Et si les ménages ont l’impression de payer moins, c’est l’État qui paye : tout est donc financé par les impôts.