Dans l’écosystème entrepreneurial français actuel, la levée de fonds est souvent présentée comme un premier signe de réussite pour une entreprise, en particulier pour une start-up. Ce financement n’apparaît plus comme une étape intermédiaire, et parfois non essentielle, permettant le développement de la société, mais comme une finalité en soi. L’enjeu pour les entrepreneurs est de comprendre que les financements peuvent être générés par l’activité elle-même et que, ainsi, la levée de fonds n’est pas toujours une étape obligatoire dans la croissance du projet.
Les montants nécessaires pour financer les entreprises n’ont jamais été aussi faibles qu’en 2021 : on n’a jamais eu aussi peu besoin d’argent pour financer une entreprise. Ouvrir un restaurant, développer une TPE, créer un site de vente de vêtements en ligne, créer une start-up du numérique… : cela coûte beaucoup moins aujourd’hui qu’il y a dix ans. Cela crée une double situation de financement :
- des projets peuvent se développer rapidement avec peu d’argent ;
- des projets peuvent se développer sans argent externe.
Nous l’avons rappelé précédemment dans l’ouvrage : tous les financements à obtenir sont des moyens. La fin, ce sont les clients. Ainsi, certains entrepreneurs choisissent de développer leur entreprise sans capitaux externes, voire sans aides publiques.
1. LE FINANCEMENT EXTERNE N’EST PAS TOUT
La levée de fonds n’est pas, et ne doit pas être, une étape inévitable pour développer son entreprise. Si dans l’écosystème start-up, il est courant de saluer les levées de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros qui se succèdent, il est en revanche moins courant de penser à ouvrir son capital dans une entreprise qui a moins besoin de capital. Il est important de rappeler que chaque levée de fonds aboutit à une dilution18 des fondateurs, à l’entrée de nouveaux associés dans l’entreprise et à un nouveau mode de gouvernance. L’augmentation de capital peut avoir des avantages importants (apport de trésorerie, ouverture de réseau des investisseurs, dynamique de croissance…) mais elle n’est pas une étape obligatoire.
Que ce soit par choix ou par défaut (faute d’avoir trouvé des investisseurs adéquats), nombre de start-up se basent uniquement sur leur rentabilité pour se financer : on parle de bootstrapping19. Au fond, n’est-ce pas plus dans l’ordre des choses ?
2. LES CLÉS DE L’AUTOFINANCEMENT
LE BOOTSTRAPPING : L’ART DE FAIRE LE PLUS POSSIBLE AVEC PEU
Lorsque vous faites le choix de l’autofinancement, il faut faire le deuil des avantages des ressources de financements externes. Le premier est lié au rythme de développement et de croissance. Un des avantages de l’autofinancement est que vous allez vous concentrer exclusivement sur la croissance, l’acquisition client et le développement de votre produit/service. La course au financement est parfois chronophage. S’affranchir de ce temps peut être une bonne stratégie pour optimiser votre apport dans le projet, notamment dans la phase de développement.
Être seul maître à bord ou accélérer le développement de son projet ? C’est une question centrale que chaque entrepreneur doit se poser pour déterminer son ADN, ses valeurs et, donc, son appétence à obtenir des financements externes.
Ceci est un extrait du livre « Obtenez les meilleurs financements pour votre projet » écrit par Adrien Chaltiel paru aux Éditions Vuibert (ISBN-10 : 2311624873, ISBN-13 : 978-2311624878). Prix : 22 euros. Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur.