Boeing a subi des pertes l'an dernier, une première en 22 ans. C'est la conséquence de la crise du 737 MAX, qui impacte fortement les résultats et la performance de l'avionneur américain.
Le 737 MAX, cloué au sol depuis mars dernier après deux crashs, a provoqué la première perte annuelle de Boeing en 22 ans, et la quatrième en plus de 100 ans d'activité. Le constructeur américain a annoncé une perte nette de 636 millions de dollars pour 2019, alors qu'en 2018 il affichait un bénéfice net de 10,5 milliards. Un véritable gouffre entre les deux exercices, qui s'explique par les charges supplémentaires de 9,2 milliards de dollars liées à l'immobilisation des 737 MAX, puis la suspension des livraisons et de la production depuis le début de l'année. En tout, la crise du MAX a coûté pour le moment 18,4 milliards de dollars à Boeing, dont la moitié reversée aux compagnies aériennes suite à l'annulation de nombreux vols. Reste que l'avionneur n'est pas sorti de l'ornière : cette somme ne comprend pas les indemnisations pour les familles de victimes (les deux crashs ayant occasionné 346 morts) ni les coûts de formation des pilotes.
Une facture à plus de 18 milliards
Boeing se veut toutefois modérément optimiste. Le 737 MAX pourrait obtenir l'aval des autorités américaines de régulation aérienne d'ici cet été. Par conséquent, l'avion devrait retrouver les airs cette année, avec un redémarrage des livraisons et de la production. Suite à la crise, le constructeur a néanmoins repris à zéro son programme NMA d'avion de 220 à 270 passagers, alors que l'A321 XLR concurrent est déjà disponible. Autant dire que Boeing va mettre longtemps avant de redresser la barre. En 2019, Airbus prenait la première place d'avionneur civil mondial, tandis que le concurrent américain a encaissé un solde négatif de commandes (-87 appareils) et des livraisons en chute libre de 53%.
La crise aussi pour les fournisseurs
Et Boeing n'est pas la seule entreprise concernée par les difficultés du 737 MAX. Des compagnies aériennes aussi ressentent la crise, à l'image de Ryanair qui menace de supprimer des emplois et de fermer des bases. Ainsi que des sous-traitants comme General Electric et Safran, qui fabriquent le moteur de l'avion (un manque à gagner de 1,4 milliard de dollars), ou encore Sprit AeroSystems, spécialiste des fuselages, qui supprimer des milliers de postes en raison de la suspension du 737 MAX.
