Les multinationales n’ont pas tous les droits !

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Par Jean-Christophe David Modifié le 28 juillet 2021 à 14h12
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@shutter - © Economie Matin
8%En 2019, le chifre d'affaires de Body Minutes a grimpé de 8% sur un an.

Mon combat pour les esthéticiennes de Body Minute

Non, l’hyper puissance d’une multinationale ne lui donne pas tous les droits. En particulier, elle ne lui donne pas celui d’imposer ses propres règles à un marché que pourtant, elle domine déjà.

Non, aucune entreprise n’a le pouvoir de vie ou de mort sur une concurrente au prétexte que sa taille est plus imposante.
Malheureusement, certaines d’entre elles oublient cette vérité élémentaire et n’hésitent pas à s’approprier les idées des autres !
Elles bafouent alors les valeurs essentielles d’éthique et de morale censées régir le monde des affaires, déjà suffisamment rugueux, et sont prêtes à utiliser tous les moyens, comme le harcèlement judiciaire, pour s’accaparer de manière déloyale ce qui fait le succès de la concurrence.
Celui de Body Minute, le réseau d’instituts de beauté que j’ai créé en 1998, repose sur son concept, révolutionnaire à l’époque et toujours autant apprécié des femmes aujourd’hui : « Une minute pour être belle ! ».
Ce concept prend le contre-pied des instituts traditionnels, avec leurs horaires, leurs réservations à l’avance et leurs prix élevés, peu adaptés à un public jeune. Le réseau que j’ai développé permet à des femmes actives et urbaines qui ont entre 15 et 55 ans de venir en institut sans rendez-vous à des prix abordables pour des soins de qualité. Nous séduisons une clientèle qui ne fréquente pas les instituts traditionnels.
La promesse faite à nos clientes est symbolisée à la fois par le logo Body Minute, un rond bleu avec des lettres blanches depuis 1998, en référence aux panneaux signalétiques des parkings, et par le terme « Minute », une marque sous laquelle nous commercialisons de nombreux produits de beauté comme Skin Minute, Nail Minute, Hair Minute, Slim Minute ou encore Soap Minute.
Aujourd’hui, le géant allemand Beiersdorf, connu pour la crème Nivea, s’en prend avec la plus grande violence non seulement au logo mais aussi à notre marque « Minute ».

En effet, ce géant allemand, 7 milliards de chiffre d’affaires, veut faire croire que le logo de forme ronde Body Minute concurrencerait son nouvel emblème visuel qui fait référence à sa boîte bleue Nivea alors que notre logo est rond depuis l’origine. En 1998, quand nous avons créé notre identité graphique, ni nous ni Beiersdorf n’imaginaient que Nivea utiliserait un logo rond en 2014. Auparavant, rappelez-vous, Nivea utilisait un symbole carré ou rectangulaire.

Après avoir lancé ce logo rond, Nivea a commercialisé une nouvelle gamme de produits qu’ils ont appelé « Nivea Minute Skin » alors que notre gamme s’appelle « Skin Minute » depuis 2001.

Quelle imagination ! Voilà du parasitage de marque en bonne et due forme…Et quel culot !
Et depuis 2016, ils se sont mis à nous harceler judiciairement avec 18 procédures pour que nous cessions l’utilisation de notre logo rond bleu et de « Skin Minute ».

Body Minute n’a évidemment pas les moyens, ni financiers ni humains, de supporter cette guerre procédurière sans fin.
La réalité, c’est que ce Goliath allemand veut s’accaparer l’identité visuelle du David français.

Je suis totalement déterminé à défendre les intérêts gravement menacés de mes franchisées cheffes d’entreprise qui ont le plus grand mérite. Elles ont été séduites par la modernité du concept, la dynamique du projet et le système de franchise Body Minute. Parmi elles, certaines franchisées sont désormais à la tête d'une dizaine d'instituts de beauté et emploient une soixantaine d'employées.
Et ces femmes courageuses, qui se sont parfois établies contre la volonté de leurs parents estimant que l’esthétique n’est pas un vrai métier, devraient perdre l’identité qui fait la force de leur enseigne ?
Elles devraient accepter de se soumettre au diktat du groupe allemand, juste au motif que celui-ci veut s’approprier nos codes visuels qui font l’image de Body Minute ? Hors de question ! 1000 fois hors de question, ou plutôt 2000 fois comme le nombre d’esthéticiennes du réseau !
Body Minute, c’est aujourd’hui 470 franchises et nous poursuivons notre développement à raison d’une vingtaine d’ouvertures par an. Lorsque je transforme un institut traditionnel en Body Minute, nous multiplions le chiffre d'affaires par 5 en 8 mois tout en conservant la dirigeante de l’institut.

Dès lors, on peut comprendre que Beiersdorf ait épié les raisons de notre succès …mais on ne peut accepter qu’il veuille se les accaparer de manière déloyale.

Ses dirigeants ont constaté entre autres que nos logos de forme ronde et de couleur bleue fonctionnaient à merveille. Et ils ont imaginé, car ils nous sous-estiment, que la solution la plus simple serait de les utiliser à leur compte.

Ils sont mal tombés et se trompent gravement ! Pas de chance pour eux, nous sommes un réseau uni et structuré composé de femmes exceptionnelles qui mènent le combat à mes côtés.
Certes, notre chiffre d’affaires est 50 fois inférieur à celui de Beiersdorf et nous ne sommes pas numéro 1 mondial sur le marché du soin de la peau mais nous n’en sommes pas moins leaders de l’esthétique en France.
Une tentative de médiation vient d’échouer, dans laquelle Beiersdorf a clairement osé me proposer : « Vous arrêtez d’utiliser le logo rond bleu et nous, nous continuons à utiliser Minute Skin, Minute Body, Minute Hair… ». Ce n’était pas tolérable mais pas surprenant car vouloir s’adresser à Beiersdorf, c’est comme parler à un mur.

Aujourd’hui, j’ai toute confiance dans les différentes juridictions de la justice car nous avons gagné toutes les procédures qui ont été jugées à ce jour.

Les multinationales ne sont pas au-dessus des lois, même si certaines tentent sans vergogne de les instrumentaliser Le harcèlement judiciaire, synonyme de concurrence déloyale, ne peut être érigé comme moyen pour diriger une entreprise, aussi puissante soit elle.
Les multinationales aussi doivent être dignes de confiance et avoir une conduite exemplaire. En effet, les entreprises ne sont pas que des entités économiques mais elles ont aussi une responsabilité en tant qu'acteurs de la cohésion sociale. A cet égard, Body Minute peut se vanter d’être irréprochable.

L’exigence d'exemplarité voulue par l'opinion publique pour les responsables politiques vaut aussi pour les dirigeants des grands groupes !

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Jean-Christophe DAVID, 63 ans, est le fondateur de « BODY MINUTE » qui compte 480 instituts de beauté répartis sur l’ensemble du territoire français ainsi qu’en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Il a d’abord contribué pendant plusieurs années au succès du réseau de salons de coiffure fondé par son père, Jean-Louis DAVID, puis a lancé en 1998 son propre réseau d’instituts de beauté sans rendez-vous, articulé autour du concept de la « MINUTE ». BODY MINUTE est rapidement devenu le leader des instituts de beauté en France. Aujourd’hui, les 480 instituts sont gérés par 220 sociétés franchisées employant 2000 esthéticiennes diplômées et proposant leurs services à plus de 400 000 clientes abonnées. Jean-Christophe David, qui possède une grande expertise dans le domaine des instituts de beauté et de la franchise, a reçu en 2019 le Ruban d’Argent de la Franchise de la Fédération française de la franchise pour l’ensemble de son action.

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