BNP Paribas devrait très largement résister à l'amende infligée par les autorités américaines qui, en comparaison avec les actifs gérés par la banque, ne représente qu'un montant très faible.
Il ne faut pas oublier que BNP Paribas possède environ 6 milliards d'euros d'excédents de liquidités. Pour faire face à l'amende, la solution la plus probable sera celle d'au moins une année blanche pour les actionnaires qui ne recevront pas de dividendes. L'hypothèse d'une augmentation de capital, qui diluerait automatiquement la part des principaux actionnaires, en particulier des Etats français et belges, ne devrait pas être soutenue au plus niveau.
En revanche, ce sont bien ces deux actionnaires qui sont les grands perdants de l'affaire.
L'Etat belge, qui détient 10% de l'institution bancaire, devrait subir une perte d'environ 600 millions d'euros. Un schéma quasi-similaire apparait pour la France. Ces deux pays, qui font face à un processus d'ajustement budgétaire, ne pourront donc pas compter sur cette manne pour atteindre leurs objectifs de réduction des dépenses. Pour autant, cela ne remet pas en cause la participation des Etats à moyen terme.
Maintenant que les détails de l'amende sont connus, la banque peut renouer avec une certaine visibilité stratégique bien que des problèmes subsistent, notamment des questions en termes de gouvernance qui n'ont pas été résolus. On peut s'attendre, dans les prochains mois, à de nouvelles démissions et à des départs à la retraite afin de purger la direction qui a perdu la confiance d'une partie des employés.