On avait beau s’y attendre, ça pique un peu quand même. A l’occasion de son restylage de mi-carrière, la BMW Série 3 F30 reçoit un tout petit moteur à 3 cylindres, animant déjà les Série 1 et 2. Équipant la nouvelle 318i, ce bloc 1,5 l turbocompressé développe 136 ch dès 4 400 tr/min, comme un diesel me direz-vous, mais voilà, il maintient sa puissance jusqu’à 6 000 tr/min. Le couple ? 220 Nm dès 1 250 tr/min. Comme il n’a que 1 400 kg à emmener, il permet à la voiture d’atteindre 210 km/h et de franchir les 100 km/h en 8,9 sec. Le tout en n’avalant en moyenne que 5,0 l/100 km (avec la BVA8), soit 116 g/km. En clair, ce sont les mêmes performances que celles de l’ancienne 316i à 4 cylindres, mais avec une consommation réduite de 0,8 l/100 km. Intéressant, même si on espère que ce moteur émette une sonorité sympa. En revanche, le poids augmente de 15 kg. Allez comprendre…
Autre nouveauté, la 328i devient 330i. Malheureusement, elle n’en récupère pas pour autant un 6-cylindres, se limitant à 4… En clair, c’est le même moteur turbo que sur la 320i, mais avec 252 ch à disposition (pour 350 Nm) contre 184 ch pour 280 Nm sur la 320. De quoi catapulter la 330i (4 roues motrices uniquement) à 100 km/h en 5,8 sec et la faire pointer à 250 km/h. Conso moyenne ? Dès 5,9 l/100 km, soit 138 g/km de CO2. En 2016 apparaîtra une 330e, en gros une 320i (184 ch) dotée de batteries rechargeables sur secteur. En tout, elle développera 252 ch (400 Nm), ne roulera qu’à 225 km/h mais atteindra les 100 km/h en 6,3 sec, tout en ne brûlant que 2,1 l/100 km en moyenne, soit 49 g/km de CO2. Évidemment, ces chiffres de consommation ne sont valables que juste après avoir rechargé les batteries, qui assurent une autonomie électrique de 31 km en milieu urbain. Cette 330e signe l’arrêt de mort de la remarquable ActiveHybrid qui développait en tout 340 ch avec son 6-cylindres…
A noter que les blocs à 3 et 4 cylindres sont modulaires. En clair, ils ont des alésages et courses identiques (82 x 94,6 mm), donc les mêmes pistons.
En haut de gamme, la 335i devient 340i en adoptant la version utilisée dans les M135/235i de son 6-cylindres en ligne 3,0 l turbocompressé. Ce bloc de 326 ch et 450 Nm (dès 1 380 tr/min) s’attèle au choix à une boîte 6 manuelle et à une BVA ZF à 8 rapports, la 340i étant disponible en propulsion et en intégrale xDrive alors que la 330i n’existe pas en 2 roues motrices. Bizarre. Passant de 0 à 100 km/h en 4,9 sec (xDrive BV8) ou 5,1 sec (propulsion BVM6), la 340i émet de 152 à 169 g/km de CO2 (conso moyenne variant de 6,8 l à 7,3 l/100 km) suivant les configurations. Des performances en très légers progrès face à l’ancienne 335i (- 0,1 sec sur le 0 à 100 km/) et des consos en baisse de 0,4 l/100 km en moyenne.
Quant à la M3, elle ne subit aucune évolution mécanique.
En diesel, si la 316d n’évolue pratiquement pas (116 ch, dès 3,5 l/100 km en 102 g/km de CO2), la 318d passe de 136 à 150 ch (dès 3,6 l/100 km et 106g/km), la 320d de 184 à 190 ch (dès 3,6 l/100 km et 106g/km également), la 320d Efficient Dynamics reste à 163 ch (mais 3,3 l/100 km et 99 g/km de CO2) alors qu’apparaît une 325d (218 ch, dès 4,0 l/100 km et 122 g/km de CO2). Toutes ces versions partagent un même 4-cylindres turbo de 1995 cm3.
Heureusement, le 6-cylindres 3,0 l subsiste, en 252 ch (330d, dès 129 g/km) et 313 ch (335d, dès 143 g/km) mais sans évolution, le plus puissant n’étant toujours disponible qu’en xDrive. Avec ses 640 Nm dispos dès 1 500 tr/min, la 335d franchit le 1 000 m départ arrêté en 23,8 sec, soit plus vite qu’une Ferrari Testarossa tout en n’avalant que 5,4 l/100 km en moyenne. Même si on n’aime pas les diesels, on ne peut qu’être baba devant de tels chiffres…
J’ai commencé par les moteurs car ce sont eux qui concentrent le plus d’évolutions. En effet, pour le reste, la ‘nouvelle’ Série 3 ne profite que de boucliers légèrement modifiés, d’une suspension quelque peu optimisée et d’un GPS encore plus efficace. Elle apparaît juste au bon moment pour contrer la Jaguar XE, qui, comme j’ai pu le constater, ne manque pas d’arguments. Mais la future Audi A4, imminente, a bien l’intention de jouer les trouble fêtes.
Je finirai par le début, en rappelant que l’appellation Série 3 fête ses 40 ans, et que sur cette durée, elle a été produite à 14 millions d’exemplaires, soit une moyenne annuelle de 350 000 unités. Tout de même…