Les discussions se poursuivent en ce moment même entre Bercy et les fédérations de petits commerçants, de la grande distribution et du e-commerce sur l’éventuel décalage du Black Friday au 4 décembre 2020, couplé à l’éventuelle réouverture des commerces. Parallèlement, de nombreux commerçants ne souhaitent pas faire le Black Friday du tout, et ils ont leurs raisons.
Une journée pour s’interroger sur l’éthique de sa consommation
72% des Français ont prévu de profiter du Black Friday en 2020, et 34% prévoient même de dépenser jusqu'à 300 euros, révélait récemment la société Channable. Alors que l’incertitude demeure quant à sa date en 2020 (la concertation entre les commerçants et le cabinet de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, devrait s’achever ce soir), certains commerçants ont pris le pari de ne pas faire le Black Friday du tout. Et chaque année ils sont de plus en plus nombreux.
Réunis au sein du collectif Green Friday (ils étaient 400 en 2019 et sont 500 en 2020), ils dénoncent « les promotions illusoires, les prix « attractifs », les solutions clés en main qui masquent des coûts du travail au rabais, un éloignement énergivore entre les lieux de production et ceux de consommation, une surconsommation déraisonnée des ressources naturelles ». Selon Jean-Paul Raillard, le président du collectif Green Friday, « cette course à la compression maximale de tous les coûts de la chaîne de valeur est ainsi dangereuse par les effets qu’elle produit en dégâts sociaux et environnementaux souvent irrémédiables ».
Un challenge sur Instagram pour devenir un consommateur responsable
Alors, le jour du Black Friday, non seulement les commerçants membres de ce collectif ne participeront pas, mais ils s’engagent à ne proposer aucune réduction à leurs clients. En plus, ils s’engagent à reverser 10% de leur chiffre d’affaires de la journée aux associations sélectionnées par le collectif.
Et depuis fin octobre 2020, sur Instagram, Green Friday mène un « Green Friday Challenge » : chaque jour, il s’agit de proposer aux consommateurs des « action ou vérité » pour les faire réfléchir sur leur façon de consommer et les actions vertueuses que chacun peut mettre en oeuvre (réparer ou donner plutôt que jeter, allonger les durées de vie, acheter local, choisir des produits labellisés…). « Il n’y a pas de petits gestes si on est 7 milliards à les faire ! », lancent les fondateurs du collectif.