Poursuivant son ascension fulgurante, le cours du bitcoin vient de franchir un cap hautement symbolique : une unité de cette monnaie crypotographique vaut désormais autant qu’une once d’or.
Le cours du bitcoin profite de la demande chinoise
Qui aurait imaginé que le cours du bitcoin, qui culminait à plus de 1 100 dollars fin 2013, serait brusquement tombé à moins de 400 dollars l’année suivante ? Les personnes ayant misé sur cette monnaie parallèle et ayant perdu une grande partie de leurs économies à l’époque peuvent se réjouir aujourd’hui : pour la première fois de son histoire, le cours du bitcoin a surpassé celui de l’or, à 1 268 dollars pour le premier contre 1 233 dollars pour le second. En un an, la monnaie cryptographique a gagné 218 %, tandis que le cours de l’or a perdu 2,34 %.
Une moyenne de 250 millions de dollars par jour ont échangés en bitcoins en 2017, soit 55 % de plus que la moyenne de 2016, selon Chris Burniske, un analyste spécialisé dans le blockchain chez ARK Invest. Cette croissance spectaculaire serait attribuable à une demande soutenue provenant de la Chine, les Chinois cherchant à se prémunir contre la dévaluation du yuan. Celui-ci a perdu 7 % de sa valeur au cours de l’année 2016 : une telle dépréciation qui n’a pas été observée depuis 20 ans. Selon le New York Times, 42 % de l’ensemble des opérations d’achat et de vente de bitcoins se passeraient aujourd’hui sur des sites chinois. Le yuan serait présent dans 80 % de ces opérations, estiment pour leur part les analystes de Goldman Sachs.
Faut-il investir dans le bitcoin ?
Le bitcoin n’a pas encore dix ans, mais a déjà une valorisation très importante. La valeur de l’ensemble des bitcoins en circulation est estimée à 16 milliards de dollars, ce qui équivaut à la valorisation moyenne d’une entreprise du SBF 120. Son importante volatilité, qui a fait fuir un grand nombre d’investisseurs potentiels (celle-ci atteignait 40 % en 2013), a fortement baissé depuis, n’ayant jamais excédé 10 % au cours de l’année 2016.
Aux États-Unis, un cabinet de gestion de patrimoine, Winklevoss Capital, a même fait une demande auprès du régulateur afin de pouvoir proposer au grand public un fonds d’investissement indiciel axé sur le cours du bitcoin. Après quatre ans d’attente, la Securities and Exchange Commission devrait finalement rendre son avis le 11 mars 2017. La société d’analyse boursière Emerita Capital estime les chances d’un « oui » à 35 %, tandis que Spencer Bogart, ancien analyste bitcoin chez Needham & Co, les estime à 25 %. Si jamais le régulateur donne son feu vert, 300 millions de dollars pourraient affluer vers ce fonds rien que sur la première semaine de son existence, considère-t-il.
En septembre 2015, la Commission américaine des marchés à terme des marchandises a déclaré que les monnaies numériques, dont le bitcoin, étaient des marchandises et tombaient donc dans le champ de sa compétence. Rangée à côté de denrées comme le café (+9,6 % sur un an), le soja (+15 %) ou le pétrole (+39 %), la monnaie cryptographique présente sur la dernière année un rendement bien plus important.
Cependant, il ne faut pas oublier les limites inhérentes au bitcoin. Il existe à ce jour 15 millions de bitcoins, et 12,5 nouvelles unitées sont créées toutes les 10 minutes, alors même que le concept du bitcoin suppose l’existence d’un maximum de 21 millions d’unités. De plus, son faible niveau adoption, son histoire récente, la volatilité de son cours et le nombre important de spéculateurs sont autant de facteurs qui pourraient mettre à mal l’avenir de cette monnaie.