Le bitcoin ne fait décidemment pas l’unanimité. Après la mise en garde de la Banque de France la semaine dernière, et la décision de la Banque populaire de Chine d’interdire son utilisation aux institutions financières du pays, c’est au tour de l’Autorité bancaire européenne (ABE) de manifester sa méfiance. Pour l’institution, les monnaies virtuelles n'offrent, pour l’heure, aucune garantie à leurs utilisateurLe bitcoin, fruit de la volonté d’un informaticien de créer une monnaie s’affranchissant des Banques centrales et autres institutions financières, voit le jour en 2009. Il peut être utilisé pour placer une partie de son épargne (il s’échange contre les principales monnaies officielles), comme intermédiaire de paiement pour échapper aux frais bancaires, ou encore, pour faire directement des achats, dans les rares magasins l’acceptant.
Mais, aujourd’hui, les mises en garde contre son usage se multiplient. La Banque de France dénonçait ainsi la semaine dernière son « caractère hautement spéculatif » et alertait sur le« risque financier certain » qu’il représentait, alors que la banque populaire de Chine interdisait tout bonnement son utilisation aux institutions financières du pays. Dans une note publiée vendredi 13 décembre, l’Autorité bancaire européenne (ABE) alerte à son tour les utilisateurs des monnaies virtuelles et de la plus célèbre d’entre elles, le bitcoin.
Une absence de garanties problématiques
L’ABE a tenu à mettre à mettre en garde les utilisateurs de bitcoin : « Les monnaies virtuelles continuent de faire les gros titres et jouissent d’une popularité croissante. Cependant, ll est nécessaire d’être bien conscient des risques liés à leur utilisation, notamment la perte d’argent. Il n’existe aucune protection réglementaire pouvant préserver les utilisateurs de pertes si une plateformes d'échange de monnaies virtuelles fait faillite ou cesse son activité. ».
Pour l’institution basée à Londres, l’absence de garantie peut conduire les utilisateurs à essuyer de lourdes pertes, sans possibilité de récupérer leur argent. C’est le cas si une plateforme fait faillite, mais également si le porte-monnaie numérique est victime d’une attaque numérique. Aucun recours légal n’est possible, les utilisateurs ne sont protégés d’aucune manière par les autorités.
La question de la spéculation et le problème de l’anonymat
Le communiqué insiste par ailleurs sur le fait qu’aucune garantie sur le cours n’est assurée. Ce dernier évolue librement en fonction de l’offre et de la demande, alimenté par une spéculation désormais évidente.
« Il est important d’être conscient du fait que la valeur des monnaies virtuelles est très volatile et peut aussi bien chuter que progresser. Si le popularité d’une monnaie virtuelle particulière diminue, par exemple parce qu’une autre devient plus attractive, il est tout a fait possible que sa valeur chute, et ce, de manière permanente. ».
Enfin, l’ABE rappelle que les échanges de monnaies virtuelles restent anonymes, ce qui en fait le moyen idéal pour financer des activités illégales : « Les transactions sont difficilement identifiables, et les monnaies virtuelles offrent à leurs utilisateurs un très grand degré d’anonymat. Il est en cela possible qu’elles soient utilisées dans des transactions liées à des activités criminelles, notamment le blanchiment d’argent. ».
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