La Banque centrale européenne ne pourra pas contrôler les déséquilibres grandissants de l’union monétaire si les taux longs montent. Une nouvelle crise se profile.
Ce matin, je tombe sur ce titre surréaliste du journal Le Monde que je voudrai partager avec vous :
Voilà. Vous savez maintenant, comme moi, que le conseil d’Etat se préoccupe de la vie sexuelle des dauphins captifs. Selon Le Figaro, en mai 2017, il y en avait une trentaine en France. Je ne sais plus trop de quoi l’Etat ne se mêle pas en France. La prochaine fois que je croise un escargot à la sexualité douteuse, je lui demanderai si l’Etat s’occupe bien de lui aussi. Une chose est sûre cependant, l’Etat a perdu la main sur la monnaie. C’est maintenant à la Banque centrale européenne qu’est dévolue la délicate mission de tricher et nous enfumer avec ses politiques monétaires.
Pour camoufler l’insolvabilité des banques et des gouvernements européens suite à la crise financière de 2008, la Banque centrale européenne rachète des obligations. Ce faisant, elle en fait monter le prix ce qui fait baisser les taux d’intérêt (avec les obligations, si les prix montent, le rendement baisse. Comme avec l’immobilier : si vous achetez cher un bien, le rendement locatif est moins bon). C’est ainsi que votre contrat d’assurance-vie adossé à des obligations de l’Etat français ne vous rapporte plus qu’environ 1,5% avant impôts. C’est aussi pour cette raison que l’Etat français continue à emprunter pour pas cher et que nous pouvons avoir 300 conseillers d’Etat qui statuent sur les rapports sexuels de 30 dauphins.
Mais, malgré ces manipulations, 10 ans après la crise, le problème de fonds est loin d’être résolu. De nombreuses banques et de nombreux Etats sont toujours insolvables. Ceci inquiète Alan Greenspan, l’ex président de la Fed américaine (non, il n’est pas gâteux), qui au vu de la comptabilité Target estime que l’euro ne peut pas survivre. Pour résumer Target mesure les déséquilibres commerciaux au sein de la Zone euro – les créances et traites douteuses qui restent bloquées d’un pays à l’autre, les petits impayés qui s’accumulent.
Voici comment cela se présente :
Source Eurocrisis Monitor
Au-dessus de l’horizontal les pays créditeurs, auxquels on doit quelque chose (Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas et Autriche). En dessous, ceux qui doivent de l’argent (Italie, Espagne, Portugal…). Bref, plus de 800 milliards d’euros sont dus à l’Allemagne. Ceci inquiète Alan Greenspan car comme vous pouvez le constater sur ce graphique, il n’y a aucune apparence de normalisation. C’est même le contraire.
Les élections italiennes sont dans moins d’un mois (4 mars) et la Banque centrale européenne achète presque toutes les obligations souveraines italiennes. Les banques italiennes ont revendu pour 40 milliards d’euros de dette de leur pays à la BCE au quatrième trimestre 2018. La BCE parle de diminuer ses rachats et est mise sous pression par la Fed américaine, qui se livre à un début de resserrement monétaire.
Les investisseurs pensent qu’à 3% sur les taux longs américains, la pyramide de dette s’écroule. Evidemment l’Europe serait dans ce cas contaminée. Les taux montent aussi en Europe. Depuis trois mois, notre écart de taux avec l’Allemagne se creuse. A quels taux d’intérêt tout bascule-t-il en Europe et l’insolvabilité se révèle-t-elle à nouveau ?
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