Benoît Hamon, ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire ne fait pas particulièrement dans la dentelle sur RTL jeudi matin : "Entendre certaines grandes fortunes gémir sur le niveau d'imposition dont elles souffriraient est quelque chose de particulièrement indécent".
Interrogé sur le maintien de la taxe à 75 % sur les revenus dépassant 1 million d'euros, le tenant de la gauche dure au gouvernement n'a pas hésité à conspuer les riches. Pour justifier sa position, il salue le "silence des Français qui voient leur pouvoir d'achat, en lien avec la crise, parfois être remis en cause", oubliant de préciser au passage que pour les classes moyennes, qui auront à assumer l'essentiel des hausses d'impôts cette année en volume, la baisse du pouvoir d'achat n'aura rien à voir avec la crise, mais bien avec les assommantes hausses d'impôts. Pour Benoît Hamon, cette "mesure de justice fiscale, d'une manière ou d'une autre, trouvera une traduction en loi de finances en 2013", mais ne pourra se faire aujourd'hui "parce que ça supposerait de remettre en route une machine extrêmement lourde".
Sachant que le Conseil Constitutionnel a amendé certaines dispositions fiscales de la loi de finances 2013 à cause de leur caractère rétroactif, il est probable que la taxation à 75 % des revenus supérieurs à 1 milion d'euros ne puisse entrer en vigueur qu'en courant d'année, et porte au maximum sur les revenus éligibles à la taxation, donc reçus à partir du 1er janvier. Autant dire que les spécialistes de l'ingénierie financière et fiscale auront tout leur temps pour mettre en place les outils qui rendront cette supertaxe totalement inopérante pour la majorité des contribuables visés et.. encore présents sur le territoire national.