Cela fait des semaines si ce n'est des mois que l'on attend une action de la Banque Centrale Européenne pour aider à résoudre la situation quasiment catastrophique de l'Europe. Mais pour l'instant, elle a fait profil bas, attendant dans son coin. Mais ce temps est peut-être révolu et Mario Draghi, président de la BCE, pourrait lancer des mesures. Mais lesquelles ?
La Banque Centrale Européenne a plusieurs mesures dans sa manche
Si on en comprend pas vraiment pourquoi elle tarde à les appliquer, la BCE ne manque pas d'options pour aider l'Europe à se sortir de la crise (bien que, naturellement, ces seules mesures seront inefficaces sans la bonne volonté de gouvernements et entreprises).
En premier lieu, elle peut jouer sur les taux, plusieurs taux. L'une des mesures maintes fois annoncées mais jamais mise en place (car ce serait une première historique) c'est le « taux de dépôt négatif », soit un taux de dépôt de -0,10%. Le principe est simple : l'argent déposé par les banques à la banque centrale va coûter de l'argent.
En fait, si aujourd'hui un dépôt en banque, celui du citoyen lambda comme celui des banques, rapporte de l'argent (les fameux intérêts), demain il se pourrait que l'argent déposé par les banques à la BCE entraîne une retenue sur ce dernier. Résultat attendu : les banques devraient, en théorie, préférer financer l'économie (par des prêts et des investissements par exemple) plutôt que laisser l'argent « à la banque ».
L'autre taux sur lequel peut jouer la BCE est le taux directeur de la BCE qui est déjà très bas : 0,25%. Il pourrait être abaissé à 0,15%. Mais, selon les spécialistes, une telle mesure aurait un impact faible.
De nouveaux prêts pour les banques pour qu'elles relancent croissance et donc emploi
Deux autres mesures sont envisageables et elles concernent les prêts de la BCE aux banques. D'une part elle pourrait agir sur les prêts illimités à taux fixe. Elle pourrait en concéder plus, ce qui devrait rassurer les établissements bancaires des pays européens.
Mais, surtout, elle pourrait relancer les prêts accordés aux entreprises et, surtout, aux PME en lançant un nouveau prêt pour les banques qui aurait un terme de plus de trois ans. En contrepartie, les banques empruntant via ce nouveau système devront s'engager à prêter plus aux entreprises et, de fait, relancer croissance et emploi.
De plus, cette dernière mesure pourrait avoir un effet bénéfique sur l'euro, qui serait affaibli ce qui créerait un regain d'inflation. Et, justement, l'inflation à 2% est l'objectif pour la Zone Euro, un objectif qui semble difficile à atteindre en l'état actuel des choses puisque l'inflation est actuellement de 0,5% et ne semble pas vouloir grimper d'elle-même.