L'attente aura été longue mais c'est désormais le cas : Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, a parlé. Il recharge son bazooka pour relancer l'économie dans la zone euro en... baissant encore le taux d'intérêt des sommes déposées auprès de la BCE. Une baisse attendue qui toutefois déçoit : elle est moins élevée que ce qu'attendaient les analystes.
BCE : Taux directeur inchangé, taux d'intérêt baissé
Mario Draghi sera finalement resté fidèle à lui-même et l'annonce qu'il a fait ce jeudi 3 décembre 2015 peu avant la conférence de presse de Francfort n'aura surpris personne : la BCE a coupé encore un peu plus son taux d'intérêt.
La baisse a été toutefois légère : de -0,2% le taux d'intérêt, toujours négatif, passe à -0,3%. Une déception pour certains analystes qui s'attendaient à une baisse de 0,15% voire 0,20% supplémentaires. Pour rappel, un taux négatif signifie que le dépôt d'argent à la banque coûte de l'argent à la fin de l'année au lieu d'en rapporter. En novembre 2015, pour la première fois, une banque suisse a même appliqué ce principe à ses clients privés.
La baisse du taux d'intérêt ne concerne, dans le cas de la BCE, que les banques elles-mêmes. Le but de la manoeuvre est de relancer l'économie de la zone euro en obligeant les banques à réinjecter de l'argent au lieu de le laisser se reposer et fructifier.
Mario Draghi a également annoncé qu'il n'allait pas changer le taux directeur de la BCE, qui reste à 0,05%. A la suite de ces annonces l'euro a gagné 0,3% face au dollar revenant aux niveaux d'avril 2015 (environ 1,06 dollar).
Rachat d'actifs : Draghi le rallonge et... l'élargit
Autre mesure largement attendue de la part des analystes : le rallongement du programme de rachat d'actifs de la BCE. Mario Draghi a annoncé que le Quantitative Easing allait continuer pendant au moins six mois. La gamme d'actifs concernés par ces rachats massifs censés relancer l'inflation dans la zone euro va également être élargie : seront concernées des dettes régionales et locales.