Mario Draghi n'a pas sa langue dans la poche. Le président de la Banque centrale européenne a fait de ses déclarations de véritables armes qui se révèlent souvent plus puissantes que les actes de l'institution en charge de l'Euro.
La BCE veut refroidir le différentiel euro/dollar
Alors que l'euro fort est à même de pénaliser l'économie du vieux continent, le patron de la BCE a déclaré à Washington qu'il était prêt à prendre des mesures si jamais la monnaie unique continuait de se renchérir face au dollar américain. Si le taux de change n'est pas « un objectif » pour la BCE, il n'en reste pas moins pour l'institution de Francfort que cet indicateur est important pour la croissance et la stabilité des prix. Et qui dit euro trop fort, dit exportations difficiles pour les entreprises européennes, alors que plane toujours le risque de déflation .
Si jamais le taux de change euro/dollar, actuellement de 1,39 euro, se montrait par trop défavorable à la monnaie unique, alors ce « renchérissement (…) nécessiterait un nouvel aménagement de la politique monétaire. Si vous voulez que votre politique demeure aussi accommodante qu'elle l'est aujourd'hui, un nouveau renchérissement du taux de change nécessitera un nouveau stimulant » a prévenu Mario Draghi.
La croissance en danger
Quelles sont les armes à disposition de la BCE ? La Banque centrale peut jouer sur les taux d'intérêt directeurs, jusqu'à proposer des taux de dépôts négatifs - voilà qui aiderait forcément l'euro à baisser face aux autres monnaies. Et si ça n'est pas suffisant, la BCE peut aussi se lancer dans des mesures non conventionnelles, comme de l'assouplissement quantitatif, l'achat d'obligations, et d'autres leviers plus originaux.
Voilà un discours qui sied au nouveau gouvernement français, pour qui un taux de change trop défavorable est un frein à la reprise dans l'hexagone mais aussi en Europe.