3 000 milliards d’euros pour presque rien

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Par Simone Wapler Modifié le 26 juillet 2016 à 8h56
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@pixabay - © Economie Matin
3 249 MILLIARDS €La quantité de fausse monnaie injectée par la BCE dans l'UE est estimée à 3 249 milliards d?euros

Le bilan de la BCE est de la fausse monnaie sous forme d’accès au crédit. L’économie réelle reste en panne. Les helicopters money décolleront avant l’annulation des dettes.

La BCE créé de la fausse monnaie

3 249 milliards d’euros, soit un tiers de la taille de l’économie européenne, 1,5 fois celle de la France, telle est la quantité de fausse monnaie désespérément injectée par la Banque centrale européenne.

Pour les keynésiens benêts, cette politique monétaire est censée relancer la croissance de l’activité. Si les résultats sont nuls, c’est qu’il faut en faire plus. Les keynésiens benêts peuplent le monde universitaire.

Pour les keynésiens cyniques, cette politique monétaire doit susciter de l’inflation. En toute rigueur on devrait dire l’impôt-inflation, une taxe non votée sur l’activité économique. À défaut, les taux d’intérêt négatifs produisent le même effet. Les keynésiens cyniques hantent les grandes institutions internationales.

Pour les politiciens, cette politique monétaire, qui engendre des taux nuls ou négatifs, évite l’impopularité de l’austérité et permet la poursuite des politiques clientélistes. L’insolvabilité des finances publiques est camouflée par ce “soutien abusif” de la BCE.

Pour l’industrie financière, cette politique monétaire permet de se défausser des mauvaises créances et de continuer à toucher des commissions en brassant de l’argent créé à partir de rien.

Et pour nous, vous demandez-vous, cher lecteur sagace ?

Pour nous, rien. Si ces magouilles produisaient le moindre effet, le Japon serait sorti de récession depuis des décennies.

Les actions ne visent pas l'intérêt commun

La Parasitocratie n’oeuvre pas pour le “bien commun”, elle travaille à ses propres intérêts. Elle profite de ce système.

Mais face aux biens maigres résultats récemment obtenus, la confiance du public s’effrite.

À ce stade deux étapes sont possibles. Soit on restructure les dettes. C’est propre, net, douloureux. Les banques sombrent, les épargnants imprudents sont ruinés. La récession est violente. C’est la destruction créatrice.

Mais aucun membre de la Parasitocratie n’y a intérêt. Les universitaires keynésiens perdraient leurs chaires. Les keynésiens cyniques seraient mis au placard au FMI, à l’OCDE, à la Banque mondiale, dans les banques centrales… Les politiciens ne seraient pas réélus et les banquiers perdraient leur rente.

Soit on fait décoller les helicopters money. Les keynésiens benêts et cyniques sont satisfaits, les politiciens multiplient les dépenses de redistribution et les allocations en tout genre. Ça ne coûte rien, c’est l‘Etat qui paie. Dans ce cas, les seuls membres perdants de la Parasitocratie seront les financiers qui perdent leur rente de distribution de crédit.

Et pour nous, vous demandez-vous songeur, cher lecteur sagace ?

Pour nous, rien. Si les helicopters money rendaient riche, le Zimbabwe serait la première puissance économique mondiale.

La courroie de transmission entre l’économie réelle et l’industrie financière est cassée. Le recours massif au crédit a donné naissance à des surcapacités productives et des bulles. Qui achète de l’immobilier comptant ? Qui a même les moyens d’acheter une voiture comptant ? Pour repartir d’un bon pied il faudrait éliminer ces surcapacités et non pas les préserver.

Nous aurons probablement droit aux helicopters money, nous aurons probablement une inflation des prix sans hausse des salaires et nous aurons une restructuration des dettes. Il faut vous y préparer.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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