Les vacances d’été sont là mais la bataille de l’eau en région parisienne bat son plein. Les Établissements Publics Territoriaux (EPT), anciennes communautés d’agglomération, Est Ensemble, Plaine Commune et Grand Orly Seine Bièvre avaient entériné en fin d’année dernière leur volonté de quitter le SEDIF (Syndicat des Eaux d’Ile de France) en 2020 afin d’organiser un retour à une gestion publique de la production et de la distribution d’eau potable.
Pour les tenants de la gestion publique, il restait toutefois à s’assurer qu’aucune commune appartenant à ces territoires ne manque à l’appel. C’est désormais chose faite en ce qui concerne Est-Ensemble qui, le 3 juillet dernier, a voté en conseil de territoire contre la demande d’adhésion au SEDIF de la ville de Noisy-le Sec. La totalité du territoire d’Est Ensemble restera donc hors du SEDIF.
Ce vote est d’autant plus symbolique que Laurent Rivoire, le Maire de Noisy-le-Sec et vice-président de la Métropole du Grand Paris, s’était personnellement investi pour que sa commune maintienne son adhésion au SEDIF. Par ailleurs, le vote concernant Noisy-le-Sec comptait double car il impactait également la ville voisine de Bondy qui, se trouvant en bout de réseau, aurait dû suivre le choix Noisy.
Pour Jean-Claude Oliva, directeur de la Coordination Eau Ile de France et militant d’un retour en régie, le « vrai sujet de préoccupation est maintenant le calendrier, c’est là-dessus que vont jouer nos adversaires. Dans les EPT qui ont acté la sortie du SEDIF, nous voyons des élus qui trainent des pieds, qui cherchent à casser les dynamiques à l’intérieur des territoires. »
En effet, le temps presse pour boucler les études techniques et juridiques concernant le passage à la gestion publique qui ont été approuvées dans le cadre des conventions de deux ans signées fin 2017 entre ces territoires et le SEDIF. Par ailleurs, les militants de la régie publique gardent en ligne de mire les prochaines échéances électorales et sont parfaitement conscients qu’il est plus simple d’obtenir l’écoute des élus avant les élections municipales plutôt qu’après.
Les militants restent donc mobilisés : université d’été, séminaires de formation, réunions citoyennes autour d’élus et responsables associatifs pour sensibiliser la base. La bataille de l’eau bat son plein et ne devrait pas diminuer en intensité dans les mois qui viennent.