Basquiat et Schiele, l’exposition événement de la Fondation Louis Vuitton

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Par Philippe Herlin Publié le 5 octobre 2018 à 6h03
Jean Michel Basquiat Untitled 1982 Acrylic Spray P
Basquiat et Schiele, l’exposition événement de la Fondation Louis Vuitton - © Economie Matin

Après une exposition peu convaincante (Au diapason du monde), la Fondation Louis Vuitton revient au plus haut niveau avec une rétrospective Jean-Michel Basquiat qui fera date.

Basquiat et Schielle, deux artistes pas si différents...

C’est l’exposition-événement de cet automne à Paris, en fait deux expositions distinctes mais dont on peut trouver des correspondances : Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Egon Schiele (1890-1918) à la Fondation Louis Vuitton. Deux artistes disparus prématurément, à l’âge de 28 ans, que l’on peut rapprocher par leur trait rageur, leur goût du portrait, et un incroyable sentiment de liberté, qui frappe encore aujourd’hui. Une centaine d’œuvres de l’Autrichien Schiele sont présentées, la plupart provenant de collections privées car les musées publics de Vienne ont gardé les leurs pour fêter le centenaire de sa disparition, et 120 pièces de l’Américain Basquiat, également issues pour l’essentiel de collections privées.

Il faut savourer notre chance car ce type d’exposition coûte de plus en plus cher à monter à mesure que la cote des artistes exposé grimpe, ce qui fait exploser les coûts d’assurance, et c’est spécialement le cas avec Jean-Michel Basquiat. Pour Picasso et les maîtres (en 2009 au Grand Palais), la valeur totale des tableaux était estimée à deux milliards d'euros, au point que l'Etat s'était porté garant, sinon l'exposition n'aurait pas pu avoir lieu. Mais avec Basquiat ce chiffre est sans doute dépassé : le parcours s'ouvre sur trois têtes géantes, dont celle achetée 110,5 millions de dollars l'an dernier par le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, le record pour l’artiste, et les grands formats forment la majorité des pièces exposées... Cette fois c’est Bernard Arnault qui signe le chèque et qui frappe un grand coup avec la plus imposante exposition de l’artiste jamais réalisée.

Un tableau vendu 110,5 millions de dollars en 2017, mais acheté 20.900 dollars en 1984

Le gosse de Brooklyn est devenu en peu de temps le premier sur le podium des artistes les plus cotés dans le monde. Aux enchères, ses œuvres ont représenté 20 des 100 meilleures adjudications de l'année. Mais c’est sa progression qui impressionne le plus : le tableau vendu 110,5 millions de dollars en 2017 (une "tête" sans titre de 1982) avait été acheté 20.900 dollars en 1984… Selon Artprice, sa cote a fait un bond de 1.880% depuis 2000.

Une exposition à ne pas manquer, assurément (du 3 octobre au 14 janvier). Par ailleurs, on signalera également Eblouissante Venise au Grand Palais (un peu survendue, il ne s’agit que de Venise au XVIIIe siècle), Caravage à Rome à Jacquemard-André, ainsi que Mucha et Giacometti donc nous avons déjà parlé.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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