La France a raison de se battre pour préserver sa base industrielle mais doit prendre garde à ne pas décourager les investissements étrangers, a déclaré mardi Michel Barnier. Interrogé sur la menace d'une nationalisation temporaire du site d'ArcelorMittal à Florange (Moselle), le commissaire européen chargé des services financiers et du marché intérieur a souligné que rien ne s'y opposait dans la réglementation communautaire pourvu qu'elle ne porte pas atteinte à la concurrence dans le secteur de l'acier.
"Soit M. Mittal ne respecte pas les lois françaises, et il y a probablement une justification à une intervention publique, soit il les respecte, et il y a sans doute une autre raison", a-t-il dit devant l'Association des journaliste économiques et financiers. "Un pays comme la France a raison de vouloir préserver ou consolider sa base industrielle et s'il le faut avec du volontarisme public", a poursuivi le commissaire européen. Pour autant, l'ancien ministre a jugé qu'il s'agissait d'y parvenir au niveau européen plutôt que national, déclarant : "Le bon niveau du patriotisme, c'est l'Europe".
Michel Barnier a insisté sur la nécessité dans le même temps de garder l'image d'un pays qui reste ouvert aux investissements étrangers. "Nous en avons besoin pour garder une capacité nationale de production", a-t-il dit. Cité lundi dans Les Echos, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré : "Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France".