Les banques sont sur la sellette depuis une enquête de 60 Millions de Consommateurs et de l’Union nationale des associations familiales. Le plafonnement des frais d'incidents bancaires ne serait pas appliqué aux clients fragiles.
En pleine crise des « gilets jaunes », le secteur bancaire s'est engagé à plafonner les frais d'incidents bancaires à 25 euros par mois pour les clients les plus fragiles. Or, cet engagement ne serait pas tenu, selon 60 Millions de Consommateurs et l’Union nationale des associations familiales, qui a pratiqué une série de tests auprès de huit réseaux : BNP-Baribas, la Banque Postale, Société Générale, LCL, Banques Populaires, Caisse d’Épargne, Crédit Mutuel et Crédit Agricole. 104 clients en situation difficile ont pris rendez-vous avec leur conseiller afin d'envisager des solutions à leurs problèmes financiers (surendettement, interdits bancaires, frais d'incidents bancaires élevés). Le résultat est « accablant », selon le magazine : « le plafonnement n’est pas mis en place pour l’immense majorité des clients noyés sous les frais pour incidents ».
Aucune solution pour 9% des clients
91% des clients dont les revenus s'échelonnent entre 1 000 et 1 800 euros par jour et qui paient des frais d'incidents bancaires de plus de 40 euros depuis trois mois n'ont pas bénéficié du plafonnement promis. « 78 % des interdits bancaires et des surendettés ne bénéficient d’aucun plafonnement alors que ces personnes devraient automatiquement y avoir droit », explique 60 Millions de Consommateurs. 27% des personnes ont tout de même bénéficié d'un remboursement partiel des frais engagés (une moyenne de 92 euros). Enfin, 9% des clients n'ont rien obtenu du tout, aucune proposition.
Contrôles en cours
La Fédération bancaire française a protesté de ce test qui ne reflèterait pas la réalité. « 3,4 millions de clients fragiles financièrement, tels que définis par la loi, bénéficient d’un plafonnement mensuel de leurs frais d’incidents », selon les professionnels. « plus d’un million de personnes fragiles financièrement, qui ont connu des incidents de paiements, de voir leurs frais d’incidents réduits au 1er semestre 2019 », poursuivent-ils. Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État à l'Économie, a indiqué qu'un point sera organisé en fin d'année. Des contrôles sont en cours et si les banques ne respectent pas leurs engagements, elles devront subir des suites.