Malgré l’Accord de Paris, les banques françaises financent les énergies fossiles

Anton Kunin
By Anton Kunin Last modified on 23 mars 2023 10h02
Petrole Baisse Production Opep 1
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742 milliards de dollarsGlobalement, le volume de financement des énergies fossiles par les banques a augmenté depuis la COP 21 : 742 milliards de dollars en 2021 contre 723 milliards de dollars en 2016.

Quasiment aucune banque française n’a choisi de cesser le financement des énergies fossiles depuis l’Accord de Paris sur le climat fin 2015. Depuis début 2016, les banques françaises ont versé 350 milliards de dollars aux entreprises de ce secteur, apprend-on de l’édition 2022 du rapport « Banking on climate chaos » produit par les ONG Reclaim Finance, Banktrack, Rainforest action network et Oil Change International notamment.

La place financière de Paris, premier soutien européen aux énergies fossiles

Le financement des énergies fossiles par les banques se poursuit de plus belle. Depuis l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat fin 2015, les 60 plus grandes banques internationales ont au total accordé 4.582 milliards de dollars aux énergies fossiles. Les pires élèves sont JP Morgan, Citi, Wells Fargo, Bank of America, RBC, MUFG, Barclays, Mizuho, Scotiabank, BNP Paribas, TD et Morgan Stanley. À noter que BNP Paribas est la seule banque française au sein de ce Top 10 largement dominé par les banques américaines.

Même si elles ne figurent pas au Top 10, la France compte deux autres grandes banques financeuses des énergies fossiles : Société Générale et Crédit Agricole. En effet, 87% des capitaux en provenance des banques françaises proviennent de ces trois banques. À elles toutes, entre 2016 et 2022, les banques françaises ont octroyé 352 milliards de dollars de financements aux énergies fossiles, ce qui fait de la place financière de Paris le premier soutien de l’Union européenne à cette industrie.

Les banques n’ont pas renoncé au financement des hydrocarbures non conventionnels

Et il ne s’agit pas d’un retard à l’allumage puisque des opérations d’envergure ont été menées très récemment. Dès janvier 2022, les banques françaises ont été impliquées dans plusieurs opérations financières de grande envergure au profit de BP, Total et Saudi Aramco, chefs de file de l’expansion pétro-gazière. Et elles n’ont pas de raisons de s’en priver. D’après l’Oil and Gas Policy Tracker publié mi-mars 2022, aucune banque française à l’exception de La Banque Postale n’a mis en place de politique d’exclusion robuste, limitant de manière significative les soutiens aux principales entreprises responsables de l’expansion pétro-gazière, dénoncent les ONG.

« Non seulement les mesures prises par les grandes banques françaises ne couvrent que certaines parties de l’industrie pétrolière et gazière, mais elles n’impactent aucunement les majors du secteur qui prévoient encore des plans d’investissements massifs dans les énergies fossiles, y compris non conventionnelles », peut-on lire dans le rapport. S’agissant des hydrocarbures non conventionnels justement, le gouvernement français a demandé en 2020 à la place financière de Paris de sortir de ce secteur. Mais les grandes banques n’ont pas renoncé à alimenter ces secteurs les plus menaçants pour l’environnement et les communautés.

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Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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