Algorithmes qui investissent de manière autonome, dématérialisation… travailler dans les banques n’est plus une bonne affaire. Les licenciements sont légion et ont dépassé les 400.000 emplois depuis 2014. Et l’Europe est particulièrement touchée.
En 2019, adieu à 77.780 emplois dans le secteur bancaire
Le chiffre est mondial mais l’Europe compte pour 82 % des suppressions d’emplois dans le secteur bancaire en 2019. Cette année, 77.780 emplois ont été supprimés, un niveau jamais vu depuis 2015 lorsque le secteur s’était séparé de 91.448 personnes dans le monde. Au total, depuis 2014, les banques ont supprimé 425.000 emplois dans le monde, selon les calculs de Bloomberg.
2019 a été une année noire pour les banquiers européens : 63.611 emplois ont été supprimés, bien au-delà des 7.669 supprimés en Amérique du Nord. On notera que la région Asie-Pacifique s’en sort bien : seulement 513 emplois supprimés en 2019, mais une tendance qui détonne alors que la Chine est en pleine croissance. Pas moins de 50 banques dans le monde ont réduit leurs effectifs en 2019, et de nouvelles suppressions d’emplois sont attendues en 2020.
L’épargne aux mains des robots
Si la dématérialisation et l’avènement des banques 100% en ligne ont joué un rôle majeur dans ces suppressions d’emplois, l’intelligence artificielle n’est pas en reste. Les « robots conseillers » gèrent de plus en plus d’argent : 980 milliards de dollars en 2019, en forte croissance. C’est ce que révèle une étude de l’Autorité de contrôle de la Bourse italienne en partenariat avec l’Université de Rome Trois et l’Université Lumsa (également à Rome).
Selon leurs prévisions, les montants gérés de manière autonome par les algorithmes devraient grimper d’environ 27% par an et atteindre, en 2023, la somme de 2.552 milliards de dollars (2.278 milliards d’euros), soit quasiment l’équivalent du PIB français. Une donnée qui, toutefois, en cache une autre prouvant que les robots n’ont pas encore totalement pris le dessus : les patrimoines gérés par les robots sont, en moyenne, de 21.000 dollars. C’est très peu, ce qui laisse penser que les banques et les épargnants sont encore réticents à leur accorder une confiance aveugle.