Elle est arrivée ! Hier, lors du conseil des Ministres, a été créée la Banque Publique d'Investissement. Et d'après le sondage Tilder-LCI-OpinionWay en date de ce jeudi 18 octobre, 55 % des Français estiment que la BPI aura un effet positif sur le renforcement de nos entreprises.
Cet accueil plutôt positif est une chance car la communication qui a précédé et qui accompagne pour l’instant cette création n’est pas aussi claire que cela. Tout d’abord, la Banque Publique d’Investissement reste un objet bancaire non identifié qui ressemble davantage à cette heure à un mecano entre différentes structures existantes.
Par ailleurs, les mauvaises fées ont été les premières à se pencher sur le berceau de la BPI avec la polémique Moscovici / Montebourg / Pigasse à travers le choix de la banque conseil de cette nouvelle entité. Enfin, la nomination des dirigeants de cette structure a aussi fait du bruit, autour notamment de l’hypothèse Anne Lauvergeon et quand les médias ne parlaient pas de cela, ils résumaient souvent cette création à une promesse tenue par François Hollande au lieu d’en valoriser le rôle.
Et pourtant, les Français l’accueillent plutôt positivement : c’est le résultat d’une vraie mobilisation, de François Hollande jusqu’à l’ensemble des Ministres de Bercy. Reste à définir maintenant la communication de cette "good bank". Pierre Moscovici s’y est essayé en parlant d’un "outil offensif et non pas défensif". Pour que les Français y adhèrent encore plus, il va falloir que le souffle et la dynamique soient un peu plus forts.
En revanche, il va y avoir fort à faire du côté de l'innovation ! Les Français sont beaucoup moins optimistes de ce côté-là. 60 % des sondés estiment que les entreprises nationales ne sont pas leaders en matière d'innovation... La BPI a donc effectivement du pain sur la planche.
Son principal rôle tel que mis en avant par le gouvernement est en effet d’être un guichet unique de financement au service de l’innovation et des filières d’avenir. Cette nouvelle Banque va donc devoir se démener car les Français jugent sévèrement le retard de nos entreprises en matière d’innovation.
Le ressenti est assez loin d’ailleurs de la réalité objective que donnent à voir les baromètres qui existent aujourd’hui sur ce thème: la France reste souvent dans le peloton de tête sur certains critères. Mais visiblement, les Français sont plus pessimistes. C’est le signe d’une population qui a peur de l’avenir mais c’est surtout la preuve que les discours sur la Rercherche et le Développement ou l’innovation ne passent pas encore bien dans l’opinion bien qu’on en parle depuis des années.
Il faut donc reconstruire un vrai discours de société sur la recherche mais aussi sur l’ingénierie. Le scientifique et l’ingénieur doivent retrouver leur place dans la société française.
Fiche Technique :
Etude réalisée auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus pour Tilder et LCI. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Mode d’interrogation: L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview). Dates de terrain : les interviews ont été réalisées du 17 au 18 octobre 2012.