Chose promise, chose due ? Après plusieurs reculs, François Hollande ne pouvait pas abandonner l’une des promesses phares de sa campagne. La Banque publique d’investissement va donc bel et bien voir le jour. Son architecture doit être dévoilée aujourd’hui en conseil des ministres. Ce nouvel établissement bancaire devrait être doté d’un budget de 35 milliards d'euros, destinés à financer les petites et moyennes entreprises prometteuses. L’objectif de la BPI est simple, du moins sur le papier : elle doit contribuer au redressement de l'économie et au renouveau industriel du pays. Rien de moins.
A la tête de cette banque, a priori opérationnelle dès 2013, semble se profiler un duo composé d’un côté d’un très proche du président de la République, Jean-Pierre Jouyet, ancien ministre de Nicolas Sarkozy et actuel directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC). Il prendrait la présidence non exécutive de la banque. De l‘autre, Anne Lauvergeon, ex-patronne d’Areva, pourrait assumer la direction générale de l'établissement.
La banque pourra à la fois prêter de l'argent aux PME en mal de financement via Oséo, l'actuelle banque publique de financement des PME et de l'innovation, et investir en fonds propres. "Ce sera une banque efficace, une banque forte et une banque transparente", a assuré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. L'une de ses missions étant aussi d'apporter aux entreprises des crédits à l'exportation, elle devrait en plus intégrer à terme Ubifrance.
Reste que les mauvaises langues y voient un énième dispositif public de soutien à l'économie. La BPI suscite en effet la méfiance dans une France durablement marquée par le sinistre du Crédit lyonnais. Certains craignent notamment que la banque accorde des investissements généreux à des petites entreprises en perdition.