Le « Banque Centrale » Bashing

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Par Pascal Bernachon Publié le 15 février 2016 à 9h23
Action Banque Centrale Effet Economie Critique
@shutter - © Economie Matin
2%La BCE a pour objectif de faire remonter l'inflation aux alentours de 2 %.

La critique de l’action des Banques Centrales bat son plein. Que ce soit sur le risque éventuel de la remontée des taux de la Réserve Fédérale ou que ce soit sur le passage à des taux négatifs pour d’autres institutions monétaires.

S’il apparaît évident que les Quantitative Easing n’ont pas totalement produit les effets escomptés dans l’économie réelle, il faut constater que celui de la banque américain aura eu pour mérite d’améliorer notablement au cours des dernières années, l’effet richesse des ménages. Ceci est moins perceptible en Zone euro pour la simple raison que les ménages sont bien moins concernés par les évolutions des marchés d’actifs.

Mais rappelons-nous aussi que c’est par l’intervention de la FED, volant au secours du système bancaire en 2008, que le pire fut évité.

Les critiques se concentrent aussi sur le fait que ces politiques n’ont en aucun cas réussi à faire revenir l’inflation vers l’objectif de 2%, action difficile dans un environnement de baisse des matières premières et de permanence de forces déflationnistes. Maintenant, nous pouvons peut être rétorquer que sans les actions des banques centrales dès l’année 2008, se serait probablement installée une déflation comparable à celle qui a sévit au japon, justement en partie par l’immobilisme d’alors de la banque du Japon.

Le passage à des taux de dépôt négatif dans certains pays afin de dynamiser le crédit ou encore d’agir à la baisse sur sa devise n’est pas probant. L’exemple de cette même banque du Japon la semaine passée n’aura en fine produit les effets escomptés puisque la baisse du Yen fut vraiment de courte durée.

La politique de taux négatif, décidée par la B.C.E, est pavée de bonne intention en enjoignant le système bancaire à prêter à l’économie réelle mais pour ce faire, la condition première est bien que la demande de crédit augmente sensiblement. Si nous avons assisté à une légère inflexion positive, elle n’est pas suffisante en l’état pour que les aspects négatifs de cette politique de taux ne deviennent pas un handicap supplémentaire pour les banques qui sont déjà confrontées à un environnement réglementaire contraignant.

Oui, le constat que les banques centrales ne peuvent tout régenter et surtout tout solutionner est évident. LA question essentielle est bien de savoir dans quel scénario catastrophique nous serions si elle n’avait pas réagi à temps. Enfin, rapprochons-nous de M. Draghi qui, inlassablement, inclus dans ses conférences de presse que le pouvoir politique doit s’atteler aux réformes nécessaires pour que l’action de la B.C.E puisse efficacement porté ses fruits.

Le silence règne. Mais est- ce bien eux qui détiennent les vraies clefs du pouvoir ?

Mais si l’incertitude sur l’action des banques centrales, tant sur les effets de leurs politiques est un élément perturbateur des marchés, d'autres facteurs viennent brouiller les pistes des investisseurs laissant, pour le moment, portes grandes ouvertes aux seuls vendeurs.

Les positions vendeuses sur la devise chinoise laissent augurer pour certains une dévaluation plus massive du Yuan. Mais comment imaginer rallier le but d’une reconnaissance économique et géopolitique de la Chine sur son continent à l’appui d’une devise faible ?

L’absence de stabilisation des cours de l’or noir met en évidence les effets néfastes immédiat pour les pays producteurs alors même que les effets positifs des importateurs d’énergie s’avèrent lisser dans le temps. L’Arabie Saoudite suit une rhétorique simple, mettre à terre toute forme de production à coûts plus élevés.

Certains évoquent aussi le risque de récession aux Etats-Unis après un cycle d’expansion de 6 ans. Si les indicateurs actuels montrent effectivement un ralentissement, toute période récessionniste serait probablement de faible ampleur au regard de cette période d’expansion passée, somme toute modeste.

Une fois de plus, les marchés abusent de la volatilité, d’autant plus que les mouvements actuels ne proviennent pas uniquement des investisseurs classiques. Sans envisager une forte reprise de la croissance économique, ce sera une fois de plus l’analyse des stratégies des entreprises qui guidera la recherche du fondamental.

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directeur de la gestion au sein de KBL Richelieu Gestion

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