Scandale des taux interbancaires : Barclays dans la tourmente

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 2 juillet 2012 à 6h18

Eco Digest du 2 juillet 2012 (2) – Le président de la banque britannique Barclays, Marcus Agius, va annoncer sa démission. Conséquence du scandale des manipulations des taux interbancaires, selon la BBC. En tout, dix-huit banques mondiales, dont la Société Générale, sont accusées d’avoir manipulé, durant des années, les taux de référence sur le marché londonien (Libor) et dans la zone euro (Euribor). Ces taux définissent le prix auquel les banques se prêtent de l’argent entre-elles et, indirectement, les taux de crédit appliqués aux particuliers et aux entreprises. Des enquêtes ont été ouvertes au Royaume-Uni et aux États-Unis et les autorités financières des deux pays ont infligé des sanctions record : 200 millions de dollars (158 millions d’euros) d’amende et 160 millions de dollars (127 millions d’euros) de dommages et intérêts côté américain; 59,5 millions de livres (74 millions d’euros) côté britannique. Un total donc de 360 millions d’euros que la banque a accepté de payer. Du jamais vu dans son histoire. Le numéro 1 de Barclays, Marcus Agius, va donc quitter son fauteuil. D’autres têtes pourraient tomber, celle du numéro 2, l’américain Bob Diamond, l’une des stars de Wall Street, est évoquée. Il est convoqué mercredi devant la commission parlementaire du Trésor à Londres. Bob Diamond avait déjà tiré les conséquences des condamnations financières de Barclays en renonçant à son bonus cette année. Pas sûr que cela soit suffisant à le maintenir à son poste.

Conséquence encore, chez RBS cette fois : la banque britannique aurait licencié quatre de ses traders à la fin de l’an dernier, soupçonnés d’avoir participé à la manipulation des taux, selon l’agence Associated Press. Royal Bank of Scotland est détenue à 82% par l'État britannique. Elle avait été sauvée de la faillite, en 2008, par... les contribuables britanniques. Avoir trafiqué les taux qui déterminent le prix de l'emprunt pour ce mêmes contribuables ne va passer outre-Manche.

Et l’affaire est loin d’être terminée : des enquêtes sont ouvertes au Japon, en Suisse et au sein de l’Union européenne suite à des soupçons de manipulation du Tibor, le taux interbancaire japonais.

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