Et l'agence de rating n'est pas la seule à prévoir une baisse des prix dans l'immobilier cette année en France. La semaine dernière, le site MeilleursAgents.com annonçait qu'il prévoyait une nouvelle baisse des prix en 2014 d'environ 3 à 5%. Pour Standard & Poor's, ce sera -3%, du moins pour les logements anciens (et non 4% comme prévu initialement). Et gare à ceux qui traineraient à finaliser leur projet d'achat : l'an prochain, les prix pourraient remonter, d'environ 2%, selon l'agence !
Moins de propriétaires en France qu'en Europe
Il faut savoir que l'an dernier, les prix ont baissé de 2,9% en France (après avoir bondi de 155% entre 1997 et 2007 !) et même de 3,8% à Paris intra-muros (+180 % pendant les dix années mentionnées !). Un léger mieux donc, mais pas de quoi rendre accessible l'accession à la propriété au commun des Français.
D'après Eurostat en 2012, 57 % des Français étaient propriétaires, contre 62% des Européens, n'en déplaise à Nicolas Sarkozy, qui rêvait, avant la crise des subprimes, d'une France de propriétaires.
Et pour cause : d'après S&P, en France, « en novembre 2013, le prix moyen d'un logement était équivalent à 3,8 années de revenus ». Alors qu'entre 2000 et 2010, la moyenne du prix du mètre carré à Paris a augmenté de 147 %, le revenu disponible, lui, n'a augmenté que de 33%, calcule l'agence.
Un cruel manque de toits en France
Pourquoi les prix, malgré une légère baisse, restent-ils particulièrement élevés au regard du pouvoir d'achat moyen des Français ?
Notamment car l'offre reste insuffisante par rapport à la demande : alors que chaque année, on aurait besoin de 452 000 nouveaux logements, seuls 299 000 nouveaux logements ont été construits. Rien qu'à Paris, on aurait besoin de 70 000 nouveaux appartements, mais il n'en sort de terre que la moitié, 35 000.
Partout ailleurs en Europe, le marché immobilier devrait se stabiliser cette année.