Il y a encore quelques mois, il était question que les impôts, qui ont considérablement augmenté depuis 2012 et l'arrivée de François Hollande au pouvoir, baissent à partir de 2017 (année électorale oblige). Puis 2016, c'était promis juré. Voilà maintenant que l'exécutif évoque 2015, soit l'an prochain ! Il y a fort à parier que l'échéance imminente du deuxième tour des élections municipales soit pour beaucoup dans l'accélération soudaine (paniquée ?) du calendrier...
Une promesse pas vraiment crédible
François Hollande a donc fait savoir depuis l'Elysée qu'un geste serait fait rapidement en faveur des ménages, dans l'idéal dès 2015, sur le plan de la fiscalité. On n'y croit guère... D'autant que le gouvernement a sommé les participants des Assises de la Fiscalité de plancher essentiellement sur la baisse de l'impôt sur les sociétés, pour leur redonner du souffle, bref de la compétitivité.
Pour mémoire, en 2012, une entreprise reversait en moyenne à l'Etat 33,33% de ses bénéfices. Mais pour une période présumée temporaire (2013 et 2014), ce taux est passé à 37%, le taux le plus élevé d'Europe. Or le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, évoquait il y a peu un retour sous la barre des « 30% », soit dans les eaux de « la moyenne européenne ».
Baisser les impôts des ménages mais aussi des entreprises, économiser, réduire le déficit... mission impossible ?
Le problème, c'est que le gouvernement ne pourra pas agir sur tous les fronts, vu l'absence totale de marge de manœuvre budgétaire dont il dispose. D'un côté, il veut donc baisser l'impôt sur les entreprises. de l'autre, il veut réaliser 50 milliards d'euros d'économies d'ici 2017 ; parallèlement, il s'est aussi engagé auprès de ses partenaires européens à réduire son déficit à 3% du PIB l'an prochain.
Mécaniquement, on voit mal comment il pourrait, sauf argent miraculeusement tombé du ciel, de surcroît baisser les impôts des particuliers ! Mais peut-être l'exécutif pense-t-il qu'il y a encore des électeurs crédules, alors que les résultats du premier tour ont plutôt prouvé le contraire.