La pression fiscale ne baissera pas en 2017. Le couple de l’année Sapin-Eckert l’a confirmé hier, lors de la présentation du cadrage macro-économique du projet de loi de finances. Le taux des prélèvements obligatoires dans le PIB devrait rester stable à 44,5%.
François Hollande, champion de la pression fiscale
Rappelons d’abord les tristes chiffres d’un quinquennat qui, si! si! c’est possible! se termine dans une déconfiture pire qu’à ses débuts. Lorsque François Hollande est arrivé au pouvoir, la pression fiscale s’élevait à 42,6% du PIB, ce qui est déjà énorme et suffit à nous prouver que nous sommes bien loin de l’Etat ultra-libéral que certains nous décrivent. En 2013, cette pression est montée à près de 45% du PIB… un record.
Avec une annonce à 44,5%, stable par rapport à 2016, François Hollande fait moins pire qu’en 2013, mais encore bien pire que sous Sarkozy. Il terminera en tout cas son quinquennat avec un taux de prélèvement sensiblement supérieur à celui qu’il a trouvé en arrivant.
La France dans le top 3 industrialisé
Ce taux de 44,5% continue à placer la France sur le podium olympique du prélèvement fiscal, au coude-à-coude avec la Belgique et très proche du Danemark. Elle reste par ailleurs la championne mondiale toutes catégories, ne l’oublions pas, de la cotisation patronale.
Pour mémoire, nos voisins font quand même beaucoup mieux. L’Allemagne est à un taux de prélèvement de 36%. Le Royaume-Uni à 32%. L’Italie autour de 43%.
Un quinquennat dédié à l’impôt
S’il fallait dresser une brève histoire du quinquennat de François Hollande, elle serait celui du taux de prélèvement. François Hollande a consacré la victoire de l’impôt comme stratégie politique et de gouvernement. Jusqu’au bout, il aura résisté à toutes les réformes susceptibles de diminuer la pression fiscale. Chaque fois qu’il l’a pu, il a amenuisé les ambitions politiques pour maintenir son quinquennat au-dessus de la ligne de flottaison qu’il a trouvée en s’installant à l’Elysée.
La réforme ratée de la protection sociale
En annonçant le pacte de responsabilité, fondé sur une baisse des cotisations sociales de 50 milliards d’euros, on aurait pu espérer que François Hollande promeuve une vraie réforme de la protection sociale capable de baisser durablement la ponction toxique que celle-ci opère sur la valeur ajoutée. Il n’en a rien été: pendant que Valls s’escrimait à trouver des milliards, Marisol Touraine nationalisait la santé et empêchait toute mise en place raisonnable d’un système alternatif. Valls lui-même s’apprête à inclure le RSI dans le régime général.
En vérité, Hollande a mis en danger le financement des dépenses publiques en baissant un peu les prélèvements sans rien réformer.
Pessimisme économique
Pour le reste, le cadrage macro-économique du gouvernement en dit long sur le naufrage en cours. Officiellement, la prévision de croissance ne bouge pas:
Les analystes considèrent déjà que la prévision pour 2016 ne sera pas tenue. En 2017, le choc lié au Brexit devrait continuer à dégrader les prévisions. Bref, la théorie du « ça va mieux » continue sa douloureuse confrontation avec la réalité.
La blague du redressement des comptes
Au demeurant, il est impossible de ne pas épingler les mensonges du gouvernement sur le « redressement des comptes » qui fait rire tout le monde. Voici la planche produite par le couple Sapin-Eckert pour prouver ses dires:
Comme on le voit, Hollande a diminué le déficit public de 2 points par an en 5 ans, soit, environ, 40 milliards d’euros. Mais, en quatre ans, il a augmenté les prélèvements fiscaux de… 40 milliards d’euros. Le redressement des comptes ne s’est donc pas appuyé sur la réforme, mais sur l’augmentation des impôts.
La France a perdu 5 ans de compétitivité avec François Hollande.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog